René Dubé brigue de nouveau la mairie de Matagami

René Dubé croit que son expérience facilitera la transition de Matagami à l'après-Glencore.

René Dubé se dit prêt pour un dernier mandat afin d’aider Matagami à faire la transition à l’après Glencore. « Je me suis demandé s’il était temps de céder ma place pour du sang nouveau. Ça ne se bouscule pas mais, peut-être qu’en cédant la place, certains vont se lever et la prendre », révèle M. Dubé, élu sans opposition en 2013 et 2017. La nécessité de préparer la transition au départ de la minière Glencore, prévu pour l’an prochain, l’a cependant convaincu de se porter volontaire pour un dernier tour de piste.

« C’est un défi énorme, analyse René Dubé. Le fait d’avoir la connaissance du dossier, avec les Autochtones, les minières et l’industrie forestière, m’a fait me dire que j’allais donner un autre coup de barre pour quatre ans. […] Si une nouvelle personne embarque dans un dossier comme la fermeture de la mine, elle va trouver ça excessivement dur. »

Le maire de Matagami ajoute avoir déjà vécu une situation analogue en 2004 avec la fermeture de la mine Bell-Allard. Il se dit bien entouré pour faire face à la situation, avec une équipe de « fonctionnaires extraordinaires ».

Motivé par sa communauté

Sa motivation, c’est sa communauté. « J’ai un énorme respect pour les citoyens qui ont bâti Matagami et ceux qui prennent la décision de vivre ici, dit-il. Si la population veut me faire confiance, je vais faire un dernier mandat pour préparer la relève et faire la transition. […] Mais après, ça va être assez. Je vais avoir assez donné. »
Le mandat de René Dubé comme président de l’Administration régionale Baie-James (ARBJ) doit se terminer en 2021, qu’il soit élu ou non. Il n’a pas encore décidé s’il représenterait sa candidature pour le poste, advenant son élection à Matagami.

Un pari

C’est à la suite d’un pari entre amis que René Dubé s’est lancé en politique, à l’âge de 35 ans, à une époque où il était très impliqué dans le domaine sportif. « J’ai fait trois mandats comme conseiller municipal, rappelle-t-il, douze ans où j’ai appris avec des gens qui avaient une expérience de la politique municipale. J’ai apprivoisé la bête qu’est la politique. Quand tu t’impliques, t’as la possibilité de faire des changements dans ton milieu et de faire la différence. C’est ce à quoi j’aspirais. »
On lui a ensuite suggéré de briguer la mairie. Les exigences du poste, même dans une petite ville, l’ont fait hésiter. René Dubé s’est finalement résolu à faire un ou deux mandats. « Et là je termine mon quatrième mandat, dit-il. Je me réveille doyen. »

Approche régionaliste

René Dubé privilégie une approche régionaliste, tant dans les relations avec la Jamésie qu’avec Eeyou Istchee. « Il faut une cohésion, affirme-t-il. On est tous interreliés. Par exemple, l’ARBJ est partenaire de la microbrasserie Maître Renard à Chibougamau. C’est installé à Chibougamau, mais ça représente toute la région du Nord. Ce n’est pas au détriment de Matagami ou de Quévillon. »
René Dubé considère qu’une approche plus collaborative que par le passé s’est développée au cours des quatre dernières années.
« Les Cris ont un rôle à jouer dans tout le développement du Nord, ajoute-t-il. On regarde comment mettre nos énergies en commun. Nous avons des relations dans la culture, dans les loisirs, on les a aidés dans les infrastructures. Y a pas de clivage, on habite le même territoire. Le Gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James nous donne cette chance d’être partenaires. C’est quelque chose d’unique au Canada. Il faut l’apprivoiser et le travailler ensemble. Ça va être une force écœurante dans le futur. »

Les actifs de Glencore

La compagnie Glencore possède plusieurs actifs à Matagami, dont un parc immobilier. Les élus matagamiens sont en discussion avec les représentants de la compagnie pour déterminer le sort de ses actifs, en cohérence avec les objectifs de développement de la municipalité. Cette dernière, ou encore Wallbridge qui a un projet minier à Sunday Lake, pourrait-elle s’en porter acquéreuse? Aucun plan précis n’est pour l’instant sur la table.
Parallèlement, la cour de transbordement local, qui fait l’interface entre la voie ferrée et le camionnage, doit continuer son rôle. « C’est disponible pour des projets miniers, forestiers et autres », détaille René Dubé.
Alors que des familles recommencent à s’installer dans la municipalité et que des petites entreprises se développent, le maire espère que le programme d’habitation de la Société du Plan Nord, qui se fait attendre, contribuera à réduire la crise régionale du logement.

Les ainés

Enfin, le candidat souhaite redonner aux ainés locaux la qualité de vie qui se profilait pour eux avant la pandémie avec la politique Municipalité amie des ainés et la création d’un espace consacré au Centre civique.
« Nos ainés ont eu la vie difficile [pendant la pandémie], déplore le maire. Tu leur dis d’être dynamique mais, du jour au lendemain, ils doivent rester chez eux. Il faut repartir la machine avec eux. Les ainés qui ont bâti ton milieu méritent énormément de respect. On s’est assis avec le Club de l’âge d’or pour voir comment repartir des activités et on se revoit cet automne. »
Légende: René Dubé croit que son expérience facilitera la transition de Matagami à l’après-Glencore. (Crédit photo: Denis Lord)

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