Reprise à la mine Renard

Patrick Sévigny a pris en juin la direction des opérations chez Stornoway, avec la promesse d'une gestion efficace qui ne sacrifiera pas les impératifs de santé, de sécurité et d'environnement. 

À la mine Renard, les opérations reprennent sous une nouvelle direction et sous les auspices favorables de la remontée du cours du diamant.

En 2019, suite à des difficultés financières, Stornoway s’est placée sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. La compagnie est devenue la copropriété d’Investissement Québec, Redevances Aurifères Osisko, de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de Triple Flag Mining.

Stornoway a aussi procédé à une restructuration

En juin, l’ancien vice-président des opérations, Patrick Sévigny, a pris la direction de l’entreprise en tant que chef des opérations, succédant à Patrick Godin. Le poste de président de ce dernier a été aboli, tout comme celui de vice-présidente exécutive, qui était occupé par Annie Torkia Lagacé.

« Nous avions une structure pour croitre, explique le nouveau dirigeant de Stornoway. […] Mais étant donné le marché du diamant, il a fallu s’ajuster à la conjoncture. […] Des postes ont été abolis, d’autres créés. Des personnes à Renard ont pris plus de responsabilités. »

Une centaine de postes ont été abolis en tout, dont plus d’une trentaine aux opérations minières. « Ce qui ne veut pas dire que l’entreprise s’est délestée de cent travailleurs, souligne M. Sévigny, puisque certains postes étaient vacants.»

Les antécédents terrain définissent le modèle de direction que Patrick Sévigny compte apporter à Stornoway. « J’ai été dans l’équipe technique, dit-il. J’amène un focus sur l’opération avec de l’efficience (lean) qui va permettre d’atteindre les objectifs [de l’entreprise], mais pas au détriment de l’environnement, de la santé et de la sécurité. J’ai démontré ça.»

La reprise

Le plan de relance de Stornoway est basé sur la reprise du marché du diamant.

Selon le chef des opérations de l’entreprise, depuis environ cinq ans, l’offre dépassait la demande en termes de production mondiale de diamants. Il se produisait entre 140 et 150 millions de carats alors que la demande se situe aux alentours de 125 millions de carats.

Mais en 2020, plusieurs minières ont diminué ou cessé leurs opérations. C’est notamment le cas de mine d’Argyle en Australie qui, selon Mining.com, fournissait à son apogée 40% de la production mondiale.

« En 2020, on s’attend à ce qu’il se produise environ 95 millions de carats, spécule M. Sévigny. […] C’est la base pour redresser le prix du diamant. Ça devrait être une reprise lente mais constante.»

« Le gisement Renard […] est de grande qualité. Le gisement a encore 15 millions de carats en ressource. Nous avons une approche conservatrice; nous sommes prudents, pour pouvoir opérer à un prix qui demeure bas. […] Mais nous allons profiter de meilleurs prix. »

Vente à Anvers

Le marché du diamant s’est effondré durant la pandémie. Mais en juillet et aout, analyse M. Sévigny, il y a eu des signes de reprise. En Chine et aux États-Unis, qui sont les plus gros marchés de vente au détail, la vente de diamants d’une certaine taille a égalé les chiffres de 2019.

« Ça nous a incités à redémarrer », commente le chef des opérations, ajoutant que les diamants issus d’Eeyou Istchee participent à une vente à  Anvers, en Belgique, débutant le 14 septembre.

Retour progressif

Les opérations à Renard redémarrent progressivement, explique une vice-présidente, Sylvie Gervais. « Ça a débuté il y a deux semaines, rappelle-t-elle. Le traitement du minerai va repartir en octobre. » Son collègue Sévigny se réjouit que la majorité des travailleurs soient revenus après la pandémie, ce qui a évité à l’entreprise de consacrer trop de temps à la formation de nouveaux employés.

Comme la majorité des mines où le travail par navette prédomine, Stornoway s’est dotée, en plus d’une série de mesures de sécurité, d’un laboratoire de dépistage de la COVID-19 qui fait l’économie des 14 jours de quarantaine.

« Les résultats sont connus dans les six heures, note Patrick Sévigny. Si une personne est infectée, elle est isolée puis retournée chez elle immédiatement. On reteste les travailleurs avec lesquels elle a été en contact. Les travailleurs cris sont testés la veille de leur départ. On leur donne un certificat et ils peuvent retourner chez eux sans avoir à s’isoler. »

Ce protocole a été établi avec l’avocat Paul John Murdoch et le Service de santé des Terres cries de la Baie-James.

Par voie de communiqué, le chef de la Nation crie de Mistissini, Thomas Neeposh, a remercié la direction de Stornoway « d’avoir fait tout ce qu’elle peut pour assurer la sécurité de tous les travailleurs et de travailler avec la Nation crie de Mistissini dans un véritable esprit de partenariat ».

 

 

 

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