Retards dans l’assainissement de sites d’exploration minière

Cette photo a été prise vers 2010 au sud-est de Whapmagoostui.

« En raison de la COVID-19, l’assainissement des sites d’exploration minière dans la région a pris du retard, mais rien d’insurmontable », assure un gestionnaire à l’environnement du gouvernement de la nation crie (GNC), Cameron McLean.
Le GNC, le gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ) et le Fonds Restor‐Action Cri devaient déposer d’ici le 1 décembre 2020 un plan d’action pour le nettoyage de ces sites.

« À cause du flux toujours changeant imposé par le confinement, le plan de travail final pour cette année n’a pas encore été complété », précise M. McLean. « Une fois que ce sera terminé, il sera envoyé au comité directeur. »
Ce plan de travail doit tenir compte d’un inventaire des sites d’exploration, qui reste à compléter par des visites sur le terrain.

Le gestionnaire de l’environnement au Département de l’environnement et des travaux de réfection du GNC rappelle à quel point le moment est mal choisi pour mettre des travailleurs à proximité l’un de l’autre dans un avion ou un hélicoptère, pour un travail important mais non essentiel. Il rappelle que les partenaires ont jusqu’au 31 octobre 2029 pour compléter les opérations. « C’est une entente de 10 ans. Il n’y a pas d’urgence à finir maintenant », relativise-t-il.
Les partenaires du comité directeur doivent se rencontrer le 25 février pour faire un suivi. Au moment d’aller sous presse, le projet d’ordre du jour ne serait pas encore finalisé.

Inventaire en cours

La tournée d’inventaire des sites d’exploration reprendra au printemps, après la neige, mais avant le feuillage et sa diminution de visibilité.

Jusqu’ici, 213 sites d’exploration ont été répertoriés, un chiffre qui reste à valider, car il y beaucoup d’inconnus dans ce domaine. Pour dresser l’inventaire, les partenaires se basent sur les archives du gouvernement, des données d’Hydro-Québec et des témoignages des trappeurs. Certaines minières ont fait banqueroute et leurs données ne sont pas accessibles.

Dans certains cas, des minières ont repris des sites abandonnés par d’autres et les responsabilités des lieux restent à établir.
M. McLean considère que la plupart des sites abandonnés datent des années 1980 et d’avant. « Les choses ont récemment changé, dit-il. La directive 019 du gouvernement dit vraiment ce qu’il faut faire et il y a peu de nouvelles de places qui s’ajoutent à la liste, à moins que la compagnie ne soit tombée en banqueroute. »

Un état des lieux

Deux raisons rendent encore plus difficile l’inventaire des sites. D’une part, le gouvernement aurait mis en place, il y a quelques années, un programme incitatif pour les compagnies qui, travaillant dans la région, enlèvent les déchets des autres compagnies.
« Nous avons peut-être visité sept ou huit sites, avance M. McLean, et selon nos études, il y a du matériel qui manque. »
Par ailleurs, depuis la série d’entrevues de 2006 avec les trappeurs, les sites identifiés par ces derniers se sont vus envahir par les aulnes, les saules et les arbustes. « Alors, tu ne peux même pas accéder au territoire, déplore le gestionnaire. Beaucoup de sites que nous avons visités étaient bloqués par ces arbres, et on cherche une façon économique d’y aller et de voir ce qu’il y a. Nous faisons actuellement une vérification de tous ces sites […] en utilisant de l’imagerie par satellite et de la photographie aérienne. »

Barils de pétrole

En général, les sites sont constitués d’un campement avec quelques sites de prospection autour. « Certains ont juste des déchets […], observe Cameron McLean. Parfois ce sont des carcasses d’auto ou de camions. Les plus problématiques ont des barils de pétrole. […] Nous avons été capables de visiter des sites proches de la route Billy-Diamond et quelques sites près de Matagami. Dans certains, nous avons enlevé les barils et ramassé les contaminants. »
Les batteries et le métal sont acheminés dans des centres de récupération de Montréal selon le président du Fonds Restor‐Action Cri, André Gaumond. « C’est compliqué, mais il faut le faire. »
« Les plus gros sites, concède-t-il, n’ont pas encore été nettoyés, et sont encore en cours d’identification. L’équipe cherche encore la meilleure façon d’opérer de manière économique et respectueuse de l’environnement. »

12 M$ pour restaurer

Un des partenaires du projet d’assainissement est le Fonds Restor‐Action Cri. « Nous sommes un organisme de financement », explique son président, André Gaumond, qui a précédemment créé un organisme similaire au Nunavik. « Le fonds meurt quand on a fini de dépenser l’argent. »

« L’organisme, qui agit notamment avec des subsides de l’industrie minière, devrait être plus connu », avance M. Gaumont, qui en veut pour preuve les résultats obtenus au Nunavik où il ne reste que les sites mineurs à assainir. « Ça sera fini en 2023 », assure-t-il. Une enveloppe budgétaire de 12 M$ est prévue pour Eeyou Istchee Baie-James. « Ça devrait être suffisant, assure M. Gaumond. Ça a couté 6 M$ au Nunavik. Il y a plus de camps et de sites ici, mais il y a plus de routes et d’infrastructures. »

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