Robert Kanatewat, un leader de la nation crie, reconnu

Robert Kanatewat recevant la médaille des Premiers Peuples du lieutenant-gouverneur J. Michel Doyon. À droite, Charlotte Kanatewat-Moar, fille de Robert Kanatewat.

Un des artisans de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et des ainés cris les plus respectés, Robert Kanatewat, recevait le 19 mai dernier la Médaille Premiers Peuples du lieutenant-gouverneur du Québec.

Ces médailles visent à reconnaitre la contribution exceptionnelle de membres des Premières Nations et de la Nation inuite. Les récipiendaires sont reconnus comme des « personnes inspirantes et porteuses de changement devant les défis sociaux, culturels, communautaires et économiques des Premiers Peuples ». C’est la cheffe adjointe de Chisasibi, Paula Napash, qui a proposé la candidature de M. Kanatewat. Ni elle ni Robert Kanatewat n’étaient disponibles pour une entrevue avec La Sentinelle au moment d’aller sous presse.

Un parcours historique

Robert Kanatewat a joué un rôle primordial dans l’Association des Indiens du Québec (1968-1977), qui fut la première association à réunir les Premières Nations du Québec. Selon le site Nationnews.ca, l’association avait donné à Billy Diamond, Robert Kanatewat et Smally Petawabano le titre de chefs régionaux et la mission de représenter les Premières Nations du Nord du Québec.

Robert Kanatewat participa à l’opposition de la nation crie au développement hydroélectrique dans Eeyou Istchee. Le jugement de la Cour suprême du Canada de 1973 porte son nom. La décision Kanatewat est considérée comme marquant un tournant dans les relations entre les peuples autochtones et les gouvernements du Canada. Chef de la nation crie de Chisasibi au moment où elle s’appelait Fort George, M. Kanatewat a été impliqué dans les négociations de la CBJNQ.
Il est membre de la Commission Crie-Naskapie depuis 1986; il y tient actuellement la fonction de commissaire.

Des félicitations de toutes parts

En 2016, le Conseil de la nation crie donnait le nom du récipiendaire à son aéroport. Il lui a de nouveau rendu hommage le 19 mai dernier.
« Nous ne pouvons imaginer quelqu’un de plus approprié que Robert pour ce prix », a fait savoir le Conseil par voie de communiqué. « Un ancien chef qui s’est dévoué durant 50 ans pour servir la nation crie de Chisasibi ainsi que tous les Cris du territoire. C’est un pionnier et un modèle pour plusieurs dans Eeyou Istchee et au-delà. […] Robert a accompli beaucoup de choses pour la nation crie, avec assez d’histoires pour remplir plusieurs livres. »

Saluant sa persévérance, son savoir et son leadership, les auteurs du communiqué affirment que « sans lui, nous ne serions pas où nous sommes aujourd’hui ».

Autres hommages

Sur Internet, de nombreux Cris ont félicité le récipiendaire par leurs propos ou en partageant des articles des médias sur la remise de médailles.
« Merveilleux et bien mérité », a écrit sur Twitter la présidente de la Commission scolaire crie, Sarah Pash.
« Félicitations », a écrit Darlene Kitty, également sur Twitter. Directrice du Programme autochtone de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, Mme Kitty a elle-même été récipiendaire de la médaille Premiers Peuples en 2019.

Autres lauréats

Les autres récipiendaires sont Lise Bastien (Huronne-Wendate), Denys Bernard (Abénaquis), Daniel Brière (Malécite), Pénélope Guay (Innue), Ojistoh Horn (Mohawk), Oscar Kistabish (Algonquin) et Loretta Robinson (Naskapie). Étrangement, le texte de présentation des lauréats était en partie en français, en partie en anglais. Le cabinet du lieutenant-gouverneur n’a pas répondu aux demandes d’explications de La Sentinelle.
L’actuel lieutenant-gouverneur est J. Michel Doyon, un ancien avocat et enseignant. Le lieutenant-gouverneur est nommé par le gouverneur général du Canada sur recommandation du premier ministre du Canada.

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