Romeo Saganash: «Il y a urgence en la demeure»

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Pour Romeo Saganash, la situation vécue actuellement à Val-d’Or vient confirmer que le gouvernement du Canada doit instaurer au plus vite une commission nationale d’enquête sur le sort des femmes autochtones.

«En temps qu’élu fédéral et autochtone, je dois continuer à insister là-dessus. Tout le monde est d’accord sur la tenue de cette commission, que ce soient les provinces, les territoires ou les Nations Unies. Il y a urgence en la demeure, affirme le député d’Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou. M. Trudeau a promis cette enquête et profitons de la présente situation pour la mettre en place», ajoute-t-il.

M. Saganash précise qu’il a offert sa collaboration au nouveau gouvernement libéral quant à la façon d’organiser la commission. «Nous (le NPD), on suggère de tenir cette commission en vertu de la loi sur les enquêtes publiques, avec le pouvoir d’assigner des témoins, mentionne-t-il.

«Ça doit aussi se faire en collaboration avec les peuples autochtones et les familles touchées. Depuis 30 ans, plus de 1200 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées à travers le pays. Il faut aller au fond des choses pour savoir pourquoi c’est arrivé», raconte le député Saganash.

Éviter de s’accuser

Souhaitant désamorcer la bombe qui a éclaté à Val-d’Or avec le reportage de l’émission Enquête, Romeo Saganash propose qu’un peu tout le monde aborde la crise à tête froide. «Nous avons l’obligation de discuter de ces questions de façon responsable. On ne doit pas s’accuser les uns les autres de gauche à droite», souligne-t-il.

Selon lui, il faut voir bien au-delà du cas de Val-d’Or. «Il est grand temps d’agir de manière plus globale et on a tous un rôle à jouer là-dedans, d’où l’importance de travailler ensemble, soutient M. Saganash. Je serai toujours là pour Val-d’Or et pour accompagner tout le monde.»

Le député fédéral récemment réélu ne semble pas si étonné des récits entendus à l’émission Enquête. «Comme député, j’ai entendu des histoires similaires survenues ailleurs dans le pays. C’est triste, bien que ça reste des allégations et qu’on doit respecter le processus d’enquête en cours», indique-t-il.

Message d’espoir

Romeo Saganash ne croit pas qu’il y a plus de racisme à Val-d’Or qu’ailleurs, comme il estime qu’il n’y a pas plus de racisme dans la police que dans d’autres services. «Un des messages qu’on peut envoyer, c’en est un d’espoir, dit-il sagement. C’est dans l’adversité que nous pouvons sortir le meilleur de nous-mêmes. Alors, tirons le maximum de la présente situation.»

Discussions sur les événements cris

Devant la menace du Gouvernement de la Nation crie d’annuler tous ses événements prévus à Val-d’Or, le député Saganash, lui-même un Cri, dit travailler dans le but de régler la situation. «Les discussions se poursuivent avec les Cris, affirme-t-il. Ce n’est pas un blâme de leur part contre Val-d’Or, mais plutôt le fait que les leaders cris ont des craintes quant à la protection de leurs membres», explique Romeo Saganash.

 

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