Romeo Saganash soulagé de sa victoire

C’est un Romeo Saganash fatigué, mais heureux qui a accueilli sa victoire vers 1h30 dans la nuit de mardi. Il a consenti à se déclarer vainqueur lorsqu’il a appris que son plus proche rival, Pierre Dufour, avait annoncé sa défaite.

Pendant plus de deux heures, le candidat libéral Pierre Dufour menait, laissant présager que la vague rouge attendrait Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou. Le député sortant a gardé les yeux rivés sur la télévision qui diffusait les résultats. Il était très attentif au dépouillement de chacune des 194 boites de scrutin de son comté.

«Je m’attendais à une lutte serrée compte tenu de l’avance des libéraux depuis les dernières semaines dans les sondages», avoue le candidat pour le Nouveau Parti démocratique (NPD). La différence entre les deux candidats n’aura été que de quelques centaines de voix tout au long de la soirée.

À minuit, l’ouverture d’une boîte de scrutin a fait la différence en accordant à Saganash 300 voix d’avance sur son proche concurrent. «C’est le Nord qui a fait une différence», admet M. Saganash. En effet, les boites électorales dans le Nord sont dépouillées en dernier lieu.

«J’ai consacré beaucoup de temps dans le Nord. Les 10 000 kilomètres de route que j’y ai faits dans la campagne rapportent», a témoigné le néodémocrate quand il a appris sa victoire.

Un retour en force

En dépit des sondages qui prédisaient un gouvernement minoritaire et une lutte à trois, les Canadiens ont choisi un gouvernement majoritaire libéral. Même si le pays a connu une vague rouge, la région a résisté.

«Je m’étais demandé si j’avais gagné en 2011 grâce à la vague orange, mais avec le résultat de ce soir, je crois que les gens de la circonscription m’ont choisi pour ce que je suis», avoue M. Saganash.

Il se déclare tout de même déçu des résultats obtenus par son parti, avec 44 candidats élus pour le NPD. Il formera la troisième opposition, notamment avec Christine Moore, elle aussi réélue dans Abitibi-Témiscamingue.

Il a réagi entre autres aux critiques faites par ses adversaires pendant la campagne, notamment en lien avec son absence sur le territoire pendant son dernier mandat de quatre ans. «Si les électeurs ont décidé de me réélire, je dois avoir fait mon travail.»

Maintenant réélu, sa priorité est de s’asseoir avec ses employés et de répondre à ses électeurs. «Autant à Val-d’Or que dans le reste de la circonscription, on doit faire le travail qu’on attend de nous.»

Un faible taux de participation

Le taux de participation pour l’élection fédérale dans Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou est de 54,63 %. Il s’agit d’une légère hausse de 1,33 point par rapport à l’élection de 2011. Le taux de participation dans le Canada était plus élevé de 13 points de pourcentage, avec une participation de 68,49 % des électeurs.