Romeo Saganash veut un second mandat

Le député sortant d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Romeo Saganash, compte se faire élire pour compléter un second mandat sous la bannière du NPD.

Entre une réunion avec les acteurs économiques de Chibougamau et deux entrevues, M. Saganash trouve le temps de courir 10 km par jour et même d’effectuer un demi-marathon. «J’ai au-delà de 8 000 km parcouru depuis le début de la campagne. J’ai commencé par les communautés cries avant que les assemblées générales commencent et qu’ils partent à la chasse», indique-t-il.

Celui qui est député depuis 2011 dans le second plus grand comté canadien croit que sa force en tant que député réside dans la conciliation de toutes les diversités culturelles dont est composée la circonscription.

«Je pense que l’élément central de ma démarche en tant que député fédéral a été d’être rassembleur, parce que, souvent, il y a des enjeux qui sont partagés par les trois paliers gouvernementaux. J’ai collaboré avec tout le monde dans leur développement régional», souligne-t-il.

Parmi ses réalisations durant son mandat, le député sortant cite en exemple le programme gouvernemental Nutrition Nord Canada, qui sert à acheminer des aliments frais dans des régions isolées. «J’ai écrit au vérificateur général, parce que ce programme-là nous coute 60 millions de dollars par année et tout le monde sait qu’il ne fonctionne pas. Le vérificateur général est arrivé à la même conclusion», raconte M. Saganash.

Il estime aussi être intervenu souvent dans des dossiers qui n’avaient rien à voir avec le fédéral, comme l’entretien des routes 113, 117 et celle de la Baie-James. «J’utilisais mon statut de député fédéral pour faire un peu de pression à Québec pour que ça avance plus vite.»

M. Saganash pense qu’après quatre ans, il connait bien les divers enjeux du comté. Selon lui, l’entièreté des communautés et des municipalités qu’il a rencontrées ont comme priorité les infrastructures. Chaque communauté a des besoins différents toutefois. Les priorités des Jamésiens et des Abitibiens sont les industries minières et forestières. Les Inuits demandent des logements plus adéquats et les Algonquins revendiquent des territoires ancestraux, d’après lui.

«Les droits ancestraux des autochtones ont un énorme impact sur les ressources naturelles et quel autre candidat connait aussi bien que moi ces enjeux? Je peux rassembler tout le monde autour de la table pour négocier», expose-t-il, rappelant qu’il négocie évidemment dans l’intérêt de tout le monde.

M. Saganash a notamment négocié l’entente sur l’industrie forestière entre les Cris et les Jamésiens en 2000, ce qui a permi en partie d’arrêter les coupes à blanc tout en continuant l’exploitation. 

Quant à l’avenir, s’il est réélu, le député compte favoriser la formation en région, à l’image du projet d’auberge-école présentement, à Lebel-sur-Quévillon. Il compte aussi pousser les jeunes entre 18 et 25 ans à s’impliquer davantage dans le processus démocratique, étant donné que les décisions qui se prennent maintenant les affecteront plus que le reste de la population.

M. Saganash veut aussi soutenir une diversification de l’économie des régions du comté. Celle-ci ne doit pas dépendre uniquement des ressources naturelles selon lui. Il est aussi inquiet par rapport à la fonte des glaces au nord, qui augmenteront le trafic maritime là-bas.

Romeo Saganash débattra avec ses adversaires le 7 octobre prochain à l’hôtel de ville de Chibougamau à 19h30.   

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