S’allier aux hirondelles

FaunENord a conclu des ententes avec plusieurs opérateurs de sablières et de gravières pour qu'elles facilitent la nidification des hirondelles de rivage.

Les propriétaires de sablières et de gravières peuvent participer avec très peu de contraintes aux efforts de conservation de l’hirondelle de rivage, qui a le statut d’espèce menacée.

Selon des données fédérales datant de 2013, la population canadienne d’hirondelles de rivage (riparia riparia) aurait diminué de 98 % durant les 40 dernières années, même si ce déclin aurait ralenti depuis.
L’organisme FaunENord avait déjà produit en 2016 un rapport sur la nidification de cet oiseau dans la région; il présentait en avril dernier le fruit d’une autre démarche, celle-ci pour engager les propriétaires des sablières et de gravières à participer à la protection de l’espèce. Effectivement, les hirondelles de rivage nichent dans ces sites, mais il faut éviter de les perturber.

Une participation modeste
Sur 28 exploitants contactés, six ont accepté de rencontrer FaunENord et d’adopter des recommandations spécifiques à leur contexte. Il s’agit de Barrette-Chapais, Eacom Timber, Hydro-
Québec, des Entreprises Marc Forget et des villes de Chapais et de Chibougamau.
Rien n’est vraiment contraignant dans les mesures à mettre en place, faut-il souligner.
« Les hirondelles de rivage nichent entre le 15 mai et le 31 août, explique la biologiste Laurie-Anne Dansereau, chargée du projet. C’est durant cette période qu’il faut prendre des mesures. On surveille s’il y a une nidification et on établit une zone tampon de 50 mètres autour des talus occupés, pour ne pas perturber les colonies jusqu’à ce qu’elles quittent. »

Préparer le terrain
Les hirondelles montrent une prédilection pour les talus de plus de deux mètres et ayant une inclinaison de plus de 70 degrés. On peut donc prévoir dans sa planification d’exploitation les talus qui vont les attirer et préparer un secteur qu’on ne prévoit pas utiliser.
« Plusieurs sablières le font déjà, commente Laurie-Anne Dansereau. J’ai parlé avec certains propriétaires qui avaient parfois appliqué les mesures sans trop le savoir, par pure bonne volonté pour protéger les oiseaux. Mais ce n’était pas fait assidûment et avec un protocole proposé par QuébecOiseaux. »
La biologiste anticipe visiter les entreprises participantes cet été et fournir des commentaires sur l’application des mesures.
FaunENord développe des outils pour inciter davantage de propriétaires à s’impliquer. Par exemple en valorisant ceux qui adoptent les pratiques. Dans une phase ultérieure du projet, l’ensemble du secteur sera contacté de nouveau.

Le retour du comité aviseur
Le 22 avril dernier, le ministère de l’Environnement annonçait la remise sur pied du comité aviseur sur les espèces fauniques menacées ou vulnérables du Québec, enrichi de trois membres supplémentaires.
Laurie-Anne Dansereau souhaite que ce comité accorde à l’hirondelle de rivage le statut d’espèce menacée. « Elle n’a ce statut qu’au fédéral, précise la biologiste. S’il lui est aussi accordé au provincial, il y aura plus de voies légales de protection, on pourra pratiquer des mesures et des sanctions à deux niveaux. Ce serait plus facile. Mon avis est que son statut devrait être en voie d’extinction. »

@Légende .png (hirondelles) : FaunENord a conclu des ententes avec plusieurs opérateurs de sablières et de gravières pour qu’elles facilitent la nidification des hirondelles de rivage. (Courtoisie)

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