Savoura et Nexolia : produire des tomates dans le Nord-du-Québec

@N :Légende : Ce ralentissement est prévu et nécessaire pour la suite de nos opérations, selon Vicky Lavoie. Courtoisie Nexolia

L’entreprise Nexolia, qui possède une usine de cogénération électrique à Chapais, dans le Nord-du-Québec, s’associe avec le géant québécois de la culture en serre Savoura, pour la mise en production d’un vaste complexe serricole attenant à l’usine de cogénération.

Le projet, qui a nécessité un investissement de 15 $m, accueillera ses premiers plants le 6 octobre prochain.

« C’est un projet qui s’est fait rapidement, explique la présidente de Nexolia, Vicky Lavoie. En 5 mois, tout était construit. J’avais confié la construction à des entreprises locales, et je constate que j’ai bien fait. Ça ne se serait pas fait comme ça si ça n’avait pas été construit par des gens de Chapais. »

1800 tonnes par année

Nexolia demeure propriétaire de l’usine et de la serre, et Savoura s’occupera de la mise en marché des produits.

Le complexe de trois hectares devrait permettre la production annuelle de 1800 tonnes de tomates. « Il s’agissait d’une belle opportunité pour Savoura, dit André Michaud, de l’entreprise Agro Québec, porte-parole de Savoura. Savoura possède déjà des complexes dans plusieurs régions du Québec, et son expertise s’étend maintenant dans le Nord. »

L’usine de cogénération offre plusieurs avantages à la culture serricole, le premier étant la chaleur.

« La chaleur est gratuite, fait valoir Vicky Lavoie. C’est un avantage indéniable qui vient contrebalancer des facteurs comme l’éloignement des grands marchés et le manque de luminosité à certaines périodes de l’année. Je crois sincèrement que les conditions gagnantes sont réunies pour faire de cette usine un grand succès. »

Plusieurs projets

Vicky Lavoie est très consciente de tout le potentiel de développement de son projet. « Pour le moment, on parle d’un complexe de trois hectares de serres. Mais avec toute la chaleur que va produire l’usine de cogénération, nous pouvons fournir 12 autres hectares de serres. »

Mme Lavoie a également évoqué la possibilité de créer une grappe industrielle d’ici deux ans. Elle n’a pas voulu divulguer la teneur des autres projets entourant cette grappe, qui serait distincte du complexe de serre, mais qui s’alimenterait à l’usine. « Tout ce que je peux dire, c’est que l’usine d’huiles essentielles déjà présente (Boréa) prendra de l’expansion », a-t-elle indiqué.

Depuis la mort tragique de leur grand patron, Stéphane Roy, il y a un peu plus d’un an, les dirigeants de Savoura avaient le moral dans les talons. Ce nouveau partenariat est venu insuffler un peu de vie dans l’entreprise.

J’ai pu le percevoir en travaillant avec eux. Ils ont retrouvé une motivation de développer de nouveaux marchés, et de travailler à la souveraineté alimentaire du Québec. C’est excitant.

Pour ce qui est de l’éloignement, la PDG de Nexolia croit qu’il s’agit d’un faux débat. « Les tomates de Chapais sont moins loin des grands marchés que celles du Mexique, argue-t-elle. En plus, nous aurons un meilleur contrôle sur les parasites, ce qui est non négligeable. »

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