Soulagement pour les Métis de la communauté Wikanis Mamiwinnik

Le 14 avril dernier, la Cour suprême du Canada rendait un jugement sur le statut des Métis du pays. Ceux-ci seront maintenant considérés égaux aux peuples des Premières Nations. Le chef de la communauté Wikanis Mamiwinnik, Marcel Paul, se dit très heureux de cette décision.

Les quelque 300 membres de la communauté située près de Villebois, sur le territoire de la Baie-James, ont célébré lorsque la décision est tombée. «Les neuf juges de la Cour suprême ont décrété que les Métis avaient les mêmes droits que les autochtones», a expliqué Marcel Paul, chef de la communauté.

Même s’ils ne sont pas reconnus officiellement comme Métis, les membres de cette communauté font partie de la Fédération des Métis du Canada. «C’est la Fédération qui fait affaires avec une firme d’avocat et qui va négocier les ententes pour les communautés, a ajouté le chef. Ça n’aurait pas de sens que chaque communauté engage des avocats.» Les chefs pourront par contre s’asseoir à la table lors des négociations.

Du côté de Wikanis Mamiwinnik, on revendique surtout des droits de chasse et de pêche. «On a déjà des loyers à prix modiques, alors ça ne sert à rien de commencer à demander plus d’argent», a souligné M. Paul.

Un des points les plus importants du jugement, selon le chef Marcel Paul, consiste en l’annulation de l’arrêt Powley. Cet arrêt qui date de 2003 reconnaissait le droit de chasse après que deux Métis ontariens se soient fait arrêter pour avoir tué un orignal en dehors de la saison de chasse.

Les membres de la communauté Wikanis Mamiwinnik étaient d’ailleurs en cour pour un cas similaire avant la tombée du jugement. «On est allé chasser un orignal illégalement juste pour se retrouver en cour afin de faire prévaloir nos droits ancestraux», a affirmé Marcel Paul.

Bien que l’argent ne soit pas une motivation, ils espèrent tout de même avoir accès aux mêmes programmes de soin de santé que les autochtones.

Le chef Paul espère maintenant pouvoir discuter avec les agents de la faune. «On a déjà un plan de gestion de rédiger afin de pratiquer une chasse responsable, a expliqué Marcel Paul. On a déjà tous nos permis de chasse et de pêche, ça n’augmentera pas le nombre de chasseurs, on est déjà là.»

Relations incertaines avec les autochtones

Bien qu’ils soient reconnus au niveau fédéral, les relations avec les peuples autochtones de l’Abitibi-Témiscamingue demeurent presque inexistantes. «Je n’ai jamais vraiment été capable d’approcher Pikogan, ce que je trouve dommage, car ensemble on serait plus fort et je n’ai pas d’approche de Lac-Simon», a affirmé Marcel Paul.

Par contre, d’autres communautés d’en dehors de l’Abitibi-Témiscamingue sont entrées en contact avec eux afin de signer des traités d’amitié. «La fédération a déjà pris des ententes avec certaines réserves pour discuter des accommodements pour partager un même territoire», a-t-il ajouté.

Redéfinition du terme «Indien»

Dans la décision de la Cour suprême, on peut lire le paragraphe suivant sur l’utilisation du terme Indien : «Le juge de première instance a estimé que, dans ses contextes historiques, philosophiques et linguistiques, le mot «Indiens» est un terme général faisant référence à tous les peuples autochtones, y compris les Indiens non-inscrits et les Métis.

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