Stornoway veut éviter la taxe carbone

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Les administrateurs du projet de la mine Renard, qui générera une quantité significative de gaz à effet de serre (GES), estiment qu’ils ne devraient pas avoir à assumer ce cout puisque la mine «sera impactée de façon importante par la taxe carbone», peut-t-on lire dans le registre des lobbyistes.

La taxe carbone, lancée en 2013 par le Gouvernement du Québec, sert à faire investir les acteurs de la société qui polluent dans un fond vert afin d’assurer une certaine équité avec les générations futures. Tous les citoyens (lorsqu’ils font le plein notamment) ainsi que les grandes industries contribuent à cette taxe.

Les gestionnaires de Stornoway croient que l’entreprise devrait être dispensée de ladite taxe étant donné que la mine Renard n’a pas accès au réseau public d’électricité, contrairement à plusieurs autres entreprises. La société d’extraction de diamants s’est donc tournée vers le gaz naturel liquéfié, une énergie qui génère plus de GES que l’hydro-électricité.

«On devait prendre une décision rapidement en 2012, afin de respecter l’échéancier. Le gouvernement et Hydro-Québec ne pouvait pas nous accommoder là-dessus, ça aurait couté 175 M$», explique le responsable des affaires publiques de l’entreprise, Ghislain Poirier.

Stornoway estime d’ailleurs avoir fait sa part en ayant pris cette décision puisqu’au départ, elle devait utiliser du diésel et le projet aurait été rentable. Le gaz naturel, moins contaminant et inflammable, lui permet de réduire de 42 % ses émissions de GES, selon M. Poirier. Il permet aussi de réduire les couts d’énergie de l’entreprise d’environ 8 M$ par année.

Pour la porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait une meilleure MINE, Dominique Bernier, il est inconcevable que la société ne paie pas la taxe carbone. «Personne n’est exempté de taxes dans notre société. Les entreprises minières bénéficient déjà de beaucoup d’avantages fiscaux comparées à d’autres industries. La moindre des choses, c’est qu’ils acquittent leur taxe», soutient-elle.

Rappelons que le Gouvernement du Québec a accepté de payer la moitié des couts du prolongement de la route 167 pour Stornoway. Le Journal de Montréal révélait la semaine dernière que l’échéancier serré avait gonflé la facture de 29 M$, pour atteindre un total d’environ 252 M$.

«On investit beaucoup d’argent public pour créer peu d’emploi au final, même si ce sont des emplois de qualité et importants pour les régions. On n’est pas contre le développement minier, mais il doit mieux se faire au Québec», souligne Mme Bernier. Le gouvernement ne devrait pas prêter du capital de risque à des sociétés privées et devrait revoir les redevances minières, d’après elle.

M. Poirier croit aussi que le développement du Nord-du-Québec peut mieux s’effectuer. «On a été les premiers déçus de ne pas avoir accès au réseau d’Hydro-Québec. Il faut que le gouvernement permette aux entreprises d’avoir accès aux sites et à de l’énergie.»

La mine Renard, lorsqu’elle sera entrée dans sa phase commerciale en 2017, générera 500 emplois. Pour l’instant, une soixantaine d’employés viennent de Chibougamau et un quarantaine de la communauté crie de Mistissini. 

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