Symbiose | L’envers du décor

Symbiose a une double signification de par les techniques des artistes qui se sont mélangées, mais aussi elle représente cette symbiose de l'homme avec la nature dans le nord.

Depuis juin, la population de la ville de Chibougamau mais aussi tous les passants sur la 3e Rue peuvent admirer Symbiose, cette deuxième œuvre sur mur qui fait suite au premier projet de l’organisme culturel Baba dirigé et réalisé par les artistes Emmanuelle Gendron, Marianne Dumas et de Patrick Forchild

Quand on a demandé à Mme Gendron de nous parler de Symbiose, elle nous a rapidement mentionné que le nom avait une double signification. Elle s’appelle « Symbiose » premièrement de par les techniques des artistes qui sont différentes et qui se sont mélangées, mais aussi elle représente cette symbiose de l’homme avec la nature que nous vivons ici dans le nord.

Sur la première murale, l’environnement et les animaux qui y habitent étaient un des éléments principaux. « La faune locale était fortement représentée dans la première œuvre. Mais il y a aussi l’humain qui est présent dans la région. Il fallait dans la suite représenter l’immensité du territoire avec les épinettes, mais l’homme qui est aussi une présence importante dans la région. Nous sommes en symbiose avec ce qui nous entoure. Avec la nature, c’est ce qui fait que la vie est aussi belle ici. »

L’oeuvre

C’est une des raisons pour laquelle les gens peuvent remarquer une teinte verdâtre dans certaines mains qui va chercher les teintes naturelles de la région de nous expliquer Mme Gendron. « À l’avant, on voit toutes ces mains qui s’entrelacent avec les produits forestiers non ligneux en parfaite union avec la nature. L’entrelacement des mains représente aussi l’esprit de communauté qui est forte dans la région. Ça représente aussi toutes les personnes qui vivent dans la région et qui sont tissées serrées et qui s’entraident. C’est un clin d’œil poétique à notre esprit de communauté. »

La deuxième œuvre se veut aussi être la suite de celle réalisée l’an dernier avec une vision différente, des artistes autres et des techniques différentes aussi. « Dans la première oeuvre, Sandy Cunningham représente la nature en lien avec l’humain, Josiane Lockquell-Pinsonnault est une peintre animalière principalement mais, cette fois-ci, Patrick Forchild travaille beaucoup l’humain, la communauté et l’ouverture d’esprit. Marianne Dumas elle, travaille l’illustration, les relations humaines. Il y avait vraiment un côté plus humain que je voulais aller chercher davantage que dans la première », conclut l’artiste locale qui a, bien entendu, participé à cette deuxième œuvre urbaine.

Projet vivant et complexe

Le défi de cette deuxième murale urbaine pour Emmanuelle Gendron et son équipe était intéressant. Au croquis de base qui avait été imaginé au début du projet, des modifications ont dû être apportées. C’est que l’espace disponible pour le projet imaginé au départ était plus restreint. Ils ont dû agrandir le projet. « C’est que finalement nous avions plus d’espace que nous le pensions. Des modifications ont donc été apportées à la maquette initiale au moment de débuter le projet, mais l’idée de base qui avait été présentée au comité d’urbanisme était quand même respectée. »

Un autre défi est de reproduire la maquette qui, d’abord, est petite sur un mur qui, lui, est immense. Il y a plusieurs méthodes qui peuvent être utilisées. Il y a la méthode du quadrillage, d’autres vont le faire grâce à la projection. Mais l’équipe de Baba y est plutôt allée avec une autre méthode. « Nous avons simplement pris du recul, regardé l’ambiance générale et placé des lignes un peu plus pâles pour positionner les éléments. Par la suite, le fond a été fait et au final les éléments principaux par-dessus. »

Il ne faut pas oublier non plus que de travailler sur un mur extérieur demande son lot d’adaptation également. « C’est un défi de devoir travailler avec des matériaux différents. Il faut adapter sa technique. Même si tu fais des oeuvres relativement grandes, quand tu arrives sur un mur de 120 pieds de long par 9 pieds de haut, il n’y a pas beaucoup de comparatif, faut s’adapter et surtout changer de pinceaux. »

D’autres projets urbains sont à venir ici à Chibougamau, mais aussi dans d’autres municipalités de la région. Malheureusement comme les ententes ne sont pas encore signées, il n’a pas été possible de savoir où et quoi, mais la prochaine ville à recevoir une telle œuvre pourrait bien être Matagami. Ah oui! Combien coûte une telle murale? Sa valeur est inestimable, mais les couts pour la produire sont d’environ 40 000 $.

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