THM dans l’eau : Une situation qui ne date pas d’hier à Chibougamau

L’une des solutions envisagées par le conseil de ville est de construire une nouvelle usine qui pourrait régler tous les problèmes.

Depuis quelque temps, le service des communications de la Ville de Chibougamau informe les citoyens de cette substance que l’on retrouve dans l’eau potable de la municipalité. Certains sont inquiets; d’autres croient que cette situation est récente, mais au contraire.

Trihalométhanes

Pour commencer, les trihalométhanes (THM) sont un groupe de substances chimiques qui peuvent contaminer l’eau potable. Les THM se forment lorsque le chlore utilisé pour désinfecter l’eau réagit avec les matières organiques naturelles telles que la végétation, les feuilles mortes, etc. qui sont présentes dans l’eau. La contamination par les THM se produit surtout dans les réseaux d’eau potable alimentés par une eau de surface comme le lac Gilman. La concentration de THM dans l’eau tend à augmenter pendant l’été et au début de l’automne.

Pour ce qui est de Chibougamau, la mairesse Manon Cyr mentionne que les autorités de la ville font 4 tests par an pour les THM. « D’une année à l’autre, ce n’est pas nécessairement mieux, mais nous travaillons très fort pour trouver une solution et ce n’est pas simple. » C’est que l’usine de filtration d’eau potable de la ville qui a seulement dix ans a d’autres problèmes, souligne la mairesse. Mais pour ce qui est des THM, une personne ne peut être exposée que de trois façons : en buvant de l’eau, en respirant des vapeurs d’eau ou par contact de l’eau contaminée. Mais attention, seulement les longues expositions de plus d’une vingtaine d’années avec une concentration élevée peuvent avoir des conséquences, soit une légère augmentation du risque de cancer de la vessie.

Les taux de concentration que l’on retrouve à Chibougamau sont acceptables, mais c’est la santé publique qui a demandé à la Ville de communiquer cette information.

La mairesse de Chibougamau maintient que son équipe travaille à trouver une solution. Elle mentionne que cette situation arrive dans beaucoup de municipalités et que ce n’est pas unique à Chibougamau. « C’est une préoccupation et on travaille là-dessus. Cependant, ce n’est pas plus risqué que les gens qui vont chercher de l’eau dans les sources qui n’ont jamais été testées. Ce n’est pas parce que de l’eau est claire et qu’elle provient de la forêt qu’elle est nécessairement libre de tout contaminant », précise-t-elle.

Nouvelle usine

L’une des solutions envisagées par le conseil de ville est de construire une nouvelle usine qui pourrait régler tous les problèmes que connait la nouvelle usine qui, il faut se rappeler, n’a seulement que 10 ans et a couté 10 M$.
Même si beaucoup d’éléments ont été améliorés pour rendre l’usine plus efficace, ce n’est pas encore au gout de la mairesse de Chibougamau. « Malgré tout le travail qui a été fait pour que l’usine soit plus efficace, ce n’est pas encore au point comme on devrait s’y attendre », affirme-t-elle.

« Un des éléments importants, c’est le réel besoin d’un réservoir pour avoir une certaine quantité d’eau en réserve en cas de bris, pour donner du temps de faire des réparations sans qu’il y ait de bris de services, une réserve qui donnerait 10-12 heures d’autonomie. Une des options, si nous ne sommes pas capables de régler tous les problèmes, c’est d’en construire une nouvelle ou refaire un système de filtration au complet », expose-t-elle.

Il ne faut pas oublier que la Ville a engagé des procédures judiciaires contre la firme d’ingénieurs qui avait conseillé ce type d’usine de filtration qui, on le voit bien, ne fonctionne pas du tout. Peu de détails sont disponibles au sujet de la poursuite puisque le tout n’est toujours pas réglé.

Certains des éléments installés au départ n’ont jamais fonctionné nous avoue la mairesse. Son équipe a réussi à corriger certaines lacunes comme, par exemple, l’approvisionnement électrique, les pompes, les génératrices. Mais le traitement, comme il a été conçu au départ, n’est pas encore assez efficace par rapport au prix que la population a payé.

Pour l’instant, tous les scénarios sont regardés. Une somme a d’ailleurs été prévue dans le prochain plan triennal pour effectuer des tests et, en fonction des résultats obtenus, une décision sera prise pour l’avenir. « C’est clair que c’est un gros dossier, mais je veux le régler avant la fin de mon mandat », se donne la mairesse Cyr comme objectif.

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