Transport aérien régional : la vitalité des régions ne peut plus attendre

S’assurer de la fiabilité des lignes aériennes fait partie des priorités numéro un du nouveau comité sur le transport aérien. Sur la photo, l'aérogare de Chibougamau-Chapais.

L’Union des municipalités du Québec (UMQ), par le biais de son comité sur le transport aérien, espère que le gouvernement ne tardera pas pour mettre des échéanciers à son nouveau comité formé récemment. C’est le discours qu’a tenu la mairesse de Chibougamau Manon Cyr, présidente du comité sur le transport aérien de l’UMQ.

Pour l’UMQ, le transport aérien régional n’est pas un nouvel enjeu. Le tour de la question a été fait à maintes reprises, tant au niveau des prix des billets, des infrastructures, de la fiabilité que de la desserte. Mais, encore aujourd’hui, tous les élus sont unanimes et sont d’accord pour souligner l’importance que le gouvernement du Québec se donne un échéancier précis pour assurer de façon durable la fiabilité du transport aérien régional.

« Je participe aux travaux du comité de l’UMQ depuis 2016 et il faut dire qu’il y a eu des avancées depuis ce temps, comme par exemple, les billets aller-retour à 500 $. C’est un début, ce n’est pas parfait, mais ça donne une certaine accessibilité aux régions. » Toutefois, ce que le comité constate depuis l’automne passé, ce sont la détérioration de la fiabilité et le danger pour la pérennité du transport aérien en région. C’est pour cette raison que l’UMQ a demandé la formation d’un comité permanent sur le transport aérien.

Le 17 février dernier, le gouvernement du Québec a annoncé la création du comité permanent sur le transport aérien régional. « Nous étions très satisfaits de la rapidité du gouvernement. Maintenant, il est important de se réunir une première fois, de se mettre collectivement en mode résultats, et ce, avec un échéancier précis », a conclu madame Cyr. C’est le député de René-Lévesque et adjoint à la ministre des Transports, Yves Montigny, qui préside le comité. Quatre grands objectifs seront visés : faire un état de la situation, évaluer les retombées du programme d’accès aérien aux régions, cibler les interventions possibles sur la fréquence des dessertes et réfléchir à de nouvelles mesures permettant de poursuivre le travail amorcé afin d’améliorer la situation. La première rencontre du comité permanent a eu lieu le 28 mars.

De son côté, Mme Cyr croit que tous les intervenants, y compris le gouvernement fédéral, doivent s’asseoir ensemble dans ce dossier et trouver des solutions, mais surtout s’assurer d’avoir une certaine fiabilité. « Il y a des gens dans certaines régions qui me disent :  » Même si tu m’offres un billet à 50 $ je ne le prendrai pas parce que je ne suis pas certaine de décoller.  » « Ici ça va assez bien, mais c’est généralisé partout au Québec. »

Ce manque de fiabilité n’aide en rien l’économie de région, que ce soit pour le transport des gens d’affaires, pour le tourisme. « Vous savez s’il y a un risque que votre vol ne décolle pas, vous allez faire le trajet en auto, vous ne développerez pas le réflexe de prendre l’avion. Vous allez vous dire que, un c’est trop dispendieux, et deux ce n’est pas fiable. » Mme Cyr croit que le modèle d’affaires doit être revu avec des lignes aériennes qui donnent du service à des prix abordables pour permettre aux gens de développer l’habitude de prendre l’avion à partir des régions.

Notons que l’UMQ avait proposé un nouveau modèle d’affaires pour le transport aérien régional, dans le cadre des travaux du groupe d’intervention sur la relance des services aériens régionaux, qui se sont échelonnés de 2020 à 2022. Dans ce mémoire sur le transport aérien régional au Québec, un portrait complet sur la situation est dressé par l’ensemble des partenaires et plusieurs pistes de solutions sont regardées pour faire du transport aérien en région un modèle qui sera efficace pour tous.

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