Transport par autobus – L’heure de vérité approche

Le président du Groupe Autobus Maheux, Pierre Maheux, demande une contribution des MRC de l'Abitibi et d'Eeyou Istchee Baie-James.

La poursuite dans la région du transport par autobus est conditionnelle au support financier que Groupe Autobus Maheux recevra de l’Administration régionale Baie-James (ARBJ et des municipalités régionales de comté (MRC) de l’Abitibi.

Les dirigeants de la compagnie rencontrent les préfets des MRC de l’Abitibi aujourd’hui (16 mars) à Amos et le leadership de l’ARBJ à une date indéterminée pour solliciter leur aide.

C’est en mars que se termine le programme d’urgence du gouvernement, qui remplaçait provisoirement le Programme d’aide au développement du transport collectif, dans lequel le gouvernement investit trois dollars pour chaque dollar mis par une MRC. Dans le passé, les MRC ont accédé aux demandes de Maheux avec un enthousiasme inégal selon le cas, commente un porte-parole d’Autobus Maheux. « Historiquement, on a toujours eu l’appui de l’ARBJ », précise-t-il.

En attente

Le président de cette dernière, René Dubé, concède que l’ARBJ a eu des discussions dans le passé avec Maheux concernant les lignes Amos-Chisasibi et Val-d ’Or-Chibougamau. « Pour l’instant [2023], aucune demande n’a été formulée à notre niveau, précise celui qui est aussi maire de Matagami. Il faut voir leur demande. »
Même son de cloche du côté du préfet de la MRC Abitibi-Ouest, Jaclin Bégin, qui dit attendre de voir la proposition qui sera sur la table. « Le transport collectif est important, commente-t-il, mais c’est désagréable que le gouvernement n’y investisse pas les montants nécessaires. On fait pression sur lui pour qu’il nous aide à ce niveau. »
Pour plusieurs MRC, selon Jaclin Bégin, la décision ne sera pas prise avant le milieu d’avril.

Diminuer la part des MRC

Admettant une réponse défavorable, Autobus Maheux pourrait abolir ses transports de passagers dans la région. « On n’est pas une oeuvre de charité, rappelle le président du transporteur, Pierre Maheux, précisant qu’une telle décision passerait par la Commission des transports du Québec et prendrait quelques mois avant d’être appliquée. « C’est une vieille bataille pour Autobus Maheux, rappelle-t-il. Ça fait depuis 2008 qu’on sollicite l’aide financière des MRC et de l’ARBJ pour la ligne Matagami-Chibougamau. […] En termes financiers, le problème n’a fait qu’empirer. »

Pierre Maheux dit avoir perdu 50 % de son achalandage d’avant la COVID dans l’ensemble de ses lignes. Les autres transporteurs régionaux éprouveraient des pertes similaires. Le problème de plusieurs MRC, dit-il, est qu’elles ne considèrent pas qu’il est dans leur mandat de soutenir un service qui sort de leurs limites territoriales. « En même temps, certains de leurs citoyens ont besoin de services à l’extérieur des MRC, même si ce n’est pas la majorité. […] Habituellement, quand on annonce un risque d’abolition de service, ça réagit beaucoup du côté des citoyens.

Pierre Maheux souhaiterait la mise en place d’un programme d’aide financière directe aux transporteurs, sans le concours des municipalités, mais il comprend qu’un investissement à l’échelle régionale est un indicateur de l’intérêt du milieu. « Le programme n’est pas négligeable, il est assez généreux, reconnait Pierre Maheux, mais il y a des MRC qui n’ont pas d’argent. Il y a la question de la volonté et la question de la capacité. Le principe est bon, mais les MRC […] ne pourraient-elles pas mettre 10 % ou 15 % au lieu de 25 %? »

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