Trois enseignants nous partagent l’envers du décor

Trois enseignants œuvrant au primaire, au secondaire et en formation professionnelle qui présentent leur réalité.

Comment les enseignants d’ici ont-ils vécu le début de la pandémie? Comment ont-ils réussi à livrer un enseignement de qualité malgré les consignes et les restrictions et comment ils voient l’avenir? La Sentinelle s’est entretenue avec trois enseignants œuvrant au primaire, au secondaire et en formation professionnelle qui nous présentent leur réalité ainsi que tous les efforts déployés pendant cette pandémie pour donner un enseignement de qualité.

Le 13 mars 2020 : cette date-là, c’est ce fameux vendredi. La région est dans la tempête et notre premier ministre, François Legault, met le Québec sur pause. La COVID-19 frappe toute la province. On doit s’isoler. Un arrêt qui aura des conséquences énormes chez beaucoup d’enseignants.

Canaux de communication

C’est le cas de Marie-Josée Dion qui est enseignante en mathématique en 4e et 5e secondaire à La Porte-du-Nord à Chibougamau. C’est un sentiment de panique qu’a ressenti l’enseignante qui travaille avec des groupes dans un programme enrichi de mathématique. « Ma première réaction a été « Ouf! La fin de l’année est proche. Qu’est-ce qu’on va faire pour voir toute notre matière? » Au début, le gouvernement avait prévu un arrêt de deux semaines. Dans ce contexte, la matière pouvait se rattraper, puis les directives se sont transformées en arrêt de 2 mois. « Au départ, je leur ai envoyé des travaux pour continuer leurs apprentissages et, par la suite, nous avons rapidement établi des canaux de communication pour que je puisse faire des rencontres par Teams afin de continuer l’enseignement », relate madame Dion. L’enseignante mentionne qu’elle a cependant la chance d’avoir des élèves qui, ayant choisi un programme enrichi de mathématique, ils sont souvent plus motivés. La technologie des rencontres virtuelles lui a été aussi salutaire. Sans ces rencontres, le dénouement de l’histoire aurait été différent.

Pour Ariane Pépin-Laplante, enseignante au niveau de la 6e année à l’école Notre-Dame-du-Rosaire, l’annonce de la pause COVID a été particulièrement déstabilisante. « Je me souviens très bien. C’est arrivé sur l’heure du midi. Quand nous sommes revenus après le diner, nous étions en attente des consignes de la direction. Beaucoup de parents avaient déjà décidé de garder leurs enfants à la maison. Est-ce que je devais leur donner des travaux? Il manquait en même temps beaucoup d’élèves », se souvient-elle.

Rapidement madame Pépin-Laplante a, elle aussi, voulu pallier à l’absence de ses élèves en classe et tenter de leur permettre de continuer leurs apprentissages à la maison. « Qu’est-ce que je pouvais faire pour les aider? », se demandait-elle. « Je me suis rapidement mis à la recherche de vidéos, d’exercices que je pourrais leur transmettre par Internet. » Le grand défi : ce ne sont pas tous les élèves qui ont une adresse courriel à cette époque. L’enseignante a usé de plusieurs stratagèmes aussi ingénieux les uns que les autres pour rejoindre son groupe le plus rapidement possible et leur transmettre l’enseignement à la maison.

Maitriser l’informatique

Au moment de la première pause pandémique, Yannick Denis est un nouvel enseignant en mécanique d’engins de chantier au Centre de formation professionnelle de la Baie-James (CFP). L’arrêt de quelques semaines avant le retour des étudiants dans les classes ou en virtuel aura été salutaire pour lui. Après une belle carrière dans le domaine de la mécanique, M. Denis avait le gout de partager son savoir et de former la relève.

Quand la pandémie est arrivée, il débutait dans l’enseignement. Bien qu’il soit à l’aise avec tout ce qui touche la mécanique et les gros engins de sentier, l’informatique, à cette époque, lui pose encore quelques soucis. « L’enseignement est une deuxième carrière pour moi. Cette pause m’a permis de me perfectionner au niveau informatique afin d’être capable d’enseigner en virtuel dès que les cours ont repris », admet-il.

Pour ce qui est du CFP, le cours de mécanique d’engins de chantier est un cours à entrée périodique et sortie variable. Ce qui implique que, déjà, les étudiants ont du travail à faire à la maison; chacun y va à son rythme. Le CFP avait déjà les outils pédagogiques pour cette formation qui était disponible par le biais d’Internet, ce qui a eu pour effet d’avoir un peu moins d’impact pour Yannick Denis au début de la pandémie.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS