Un conseil paritaire à Matagami

La parité homme-femme est atteinte à Matagami.

Le maire de Matagami, René Dubé, a été reconduit à la tête du conseil municipal de la ville de Matagami pour un 5e mandat. Celui qui nous mentionne que ce sera son dernier mandat a une longue feuille de route et beaucoup d’expérience quand on parle de politique municipale. En plus de ses années à la mairie, il cumule 3 mandats de conseillers. Mais malgré sa longue expérience, il est conscient que les prochaines années seront déterminantes pour sa ville, mais aussi pour l’ensemble de la région du Nord-du-Québec.

Monsieur Dubé est très heureux des nouveaux membres du conseil qui siègeront avec lui pour les prochaines années. Celui-ci jumelle jeunesse et expérience. « Nous avons trois jeunes qui se joignent à nous pour le prochain mandat. Ça, c’est une bonne nouvelle. C’est intéressant de voir des jeunes qui veulent s’impliquer et donner à la communauté. Un autre aspect important, c’est que j’ai la parité homme-femme autour de la table », se ravit l’élu. C’est la deuxième fois que monsieur Dubé aura cette particularité au sein de son conseil. « L’apport des femmes, dit-il, est très important. Elles amènent des idées différentes et intéressantes. »

Nouvelles conseillères

Amélie Sauvé est l’une des trois femmes élues et pour la première fois de surcroit. Elle se joindra à Sonia Leblanc, qui a été réélue sans opposition et Catherine Blouin qui en sera aussi à son premier mandat. La jeune mère de famille, qui travaille dans le domaine de l’éducation, est consciente que l’implication est importante, mais elle connait aussi très bien les enjeux qui s’en viennent pour sa communauté. « Je suis très enthousiaste de commencer le travail et de relever les importants défis qui sont devant nous. »

La fermeture de la mine de Glencore l’été prochain est la première chose qui vient à l’esprit de madame Sauvé. La nouvelle élue est déjà bien au fait que la perte d’une industrie majeure dans une petite municipalité peut avoir des répercussions catastrophiques. « Il y a, bien entendu, la perte des emplois qui sont liées directement à la mine, mais aussi toutes celles indirectes. Le défi va être de tenter de rendre notre ville encore plus attractive pour garder les gens ici et séduire ceux qui pourraient potentiellement s’établir. Il faudra trouver et créer des emplois pour garder les gens à Matagami », entrevoit-elle. Mais elle est confiante que la nouvelle administration de M. Dubé sera capable de trouver des solutions.

Quant à l’éventualité de travailler avec le maire René Dubé et le nouveau conseil, madame Sauvé se dit emballée. « C’est quelqu’un qui est près des gens. Il a tellement d’expérience, c’est quelqu’un de confiance », lance-t-elle. Selon cette dernière, la population est entièrement derrière le maire Dubé. « C’est l’homme de la situation ». Comme tous les conseillers et conseillères ont été élus par acclamation, le conseil peut déjà se mettre au travail. D’ailleurs, des rencontres de travail ont eu lieu.

Le défi

Le sujet de discussion pour les prochaines années dans le monde municipal de la région est clair dans l’esprit de René Dubé : c’est l’occupation du territoire. Il est vrai que sa municipalité aura à gérer la fermeture de la mine et le départ prochain de Glencore, mais le problème de rétention des gens, lui, est bien régional et n’affecte pas seulement Matagami. Si à Chibougamau et à Lebel-Quévillon, le tableau se présente un peu mieux par les temps qui courent, « ils ont eux aussi des problèmes de rétention de la population », selon le maire Dubé. « Tous ensemble, il va falloir s’asseoir, regarder ce que nous avons d’attrayant et le mettre en valeur », analyse-t-il.

Au dire de monsieur Dubé, cette réflexion doit se faire avec toutes les autres municipalités de la région, tout en impliquant également les communautés autochtones et les différents paliers de gouvernement. « Il faut cesser de venir chercher nos ressources pour ne rien laisser derrière », plaide-t-il. Sur ce sujet, l’élu matagamien ajoute : « Pourquoi ne pas imposer aux entreprises de planifier leur départ des communautés, comme on planifie son empreinte environnementale après la fin des projets? Tous ces projets ont une durée de vie déterminée. Il faut mieux prévoir la fin de ceux-ci dans l’avenir. Elles doivent faire plus d’efforts pour habiter le territoire. »

En octobre dernier, les élus de la région demandaient au Gouvernement du Québec un décret pour que la région bénéficie d’un statut particulier en matière d’occupation et de vitalité des territoires de la Baie-James ainsi que la mise en place de mesures adaptées pour favoriser l’occupation dynamique du territoire. « Que ce soit le navettage ou les travailleurs qui sont ici à la semaine, ceux-ci mettent une pression importante sur les infrastructures locales, mais ne participent pas à l’effort collectif. C’est pourquoi nous demandons le statut de région particulière pour le Nord-du-Québec », affirme l’élu qui est aussi président de l’Administration régionale Baie-James.

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