Un appui pour la pourvoirie lac Goéland

Légende: La pourvoirie lac Goéland servira de point de départ pour d'autres campements.

La pourvoirie lac Goéland, près de Matagami, fait partie des entreprises touristiques nordiques qui bénéficient de l’encadrement de l’incubateur-accélérateur nordique. Cette démarche, une initiative du ministère du Tourisme et de la société du Plan Nord, propose de l’accompagnement et un financement pouvant s’élever jusqu’à 300 000 $ pour les entreprises au nord du 49e parallèle axant leur projet sur la nature, l’aventure, l’écotourisme ou la culture autochtone.

L’incubateur-accélérateur nordique est d’ailleurs associé à la Fédération des pourvoiries du Québec, Tourisme Autochtone Québec et Aventure Écotourisme Québec. L’identité de la nouvelle cohorte d’entrepreneurs a été annoncée le 25 janvier dernier

Un méchant tremplin

« C’est un méchant tremplin, dit le propriétaire de la pourvoirie lac Goéland, Sylvain Ayotte, à propos de l’incubateur-accélérateur nordique. Tout seul, ça [mon projet] me prendrait 10 ans mais, avec eux, ça prendra de deux à trois ans. »

L’homme d’affaires possède depuis 2012 une pourvoirie au nord-est de Matagami, où il loue des chalets et des bateaux, offre un service de guide pour la pêche au doré et au brochet. La propriété était à l’abandon quand il en a fait l’acquisition. Il a nettoyé le terrain et rebâti les chalets.

Aujourd’hui, le rêve de Sylvain Ayotte est de prendre de l’expansion. Il veut développer deux camps de pêche satellites, qu’il a déjà acquis, et où il transporterait ses clients en hydravion à partir du lac Goéland.

Un créneau à occuper

En parallèle, M. Ayotte travaille à développer un forfait de pêche à la truite beaucoup plus au nord, dans le secteur de la rivière Grande Baleine.
Dans ces deux cas, la clientèle pourrait vivre l’expérience de vol de brousse tout en restant avec un guide dans ces camps.

« Je suis pilote privé depuis 20 ans, dit Sylvain Ayotte. Je connais beaucoup le secteur. » Selon lui, il y a un créneau à occuper entre les vols à la suite desquels on laisse les clients à eux-mêmes dans le bois et les voyages de pêche au saumon où tout est compris, avec un prix exorbitant.

Une place pour la culture crie

Dans ces deux nouveaux sites, le projet est d’installer des campements avec des structures en bois. « Quelque chose de solide et de sec », dit Sylvain Ayotte, qui évalue différentes manières d’associer les lieux à la culture crie. L’entrepreneur vise prioritairement les clientèles américaine et européenne.

L’autre segment du projet d’affaires de M. Ayotte consiste à desservir par hydravion les communautés cries. « Pour emmener les familles à la chasse aux outardes, à l’orignal, pour voir leur campement, précise-t-il. Dans mon secteur, il n’y a pas de base d’hydravion, fonctionnelle depuis cinq ans. Ils prennent l’hélicoptère. Ça coute très cher. »
Pour la réalisation de ces axes du projet, un second, un hydravion commercial avec le permis de l’opérer est nécessaire.

Un accompagnement diversifié

Sylvain Ayotte a commencé sa démarche dans l’incubateur-accélérateur nordique à la fin de janvier et passe deux heures chaque jeudi avec son personnel, en plus des rencontres individuelles. La formation continuera jusqu’au début de mai.
On lui offre de la formation sur la gestion, l’écoresponsabilité, de l’aide pour le plan d’affaires, etc.

Son mentor a participé à la création de plusieurs pourvoiries dans l’Ouest canadien. « Je lui ai présenté mon plan d’affaires, se rappelle M. Ayotte. Il m’a dit que c’était viable selon telles et telles conditions. C’est sûr qu’il peut avoir l’air d’un rabat-joie, mais s’il te challenge avec les points faibles de ton projet, tu ne balaies pas ça du revers de la main. Ça aide beaucoup à monter la structure pour que ce soit clair. »

Une aura de crédibilité

Hommes d’affaires, déneigeur, pilote, Sylvain Ayotte a beaucoup de cordes à son arc, mais il se considère comme un vieux dinosaure dans le domaine de l’informatique. Le support des spécialistes du marketing Web de l’accélérateur-incubateur dans ce créneau lui est d’une aide considérable, tout comme les contacts générés, notamment dans les domaines de l’aviation et du campement.

« Les intervenants sont sérieux. C’est un gros tremplin. J’avais déjà ce projet avant l’accélérateur, mais ça accélère sa réalisation », confie-t-il.
Il évalue la formation à environ à l’équivalent de 35 000 $, un montant que la plupart des gens qui se partent en affaires ne possèdent pas.
De surcroit, analyse-t-il, être passé à travers le processus de formation et de financement de l’accélérateur donne de la crédibilité à un entrepreneur qui voudra ultérieurement demander un prêt ou une subvention.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS