Un dernier mandat que Saganash souhaite productif

Romeo Saganash dit aimer son travail de député, mais ça va quand même s’arrêter là en 2019, on dirait bien.

En effet, le politicien cri de 54 ans a confirmé que le mandat qu’il vient d’amorcer allait être son deuxième et dernier dans le siège de député fédéral du comté Abitibi – Baie James – Nunavik – Eeyou.

«Mon entourage immédiat et ma famille savaient déjà que j’allais faire deux mandats maximum, confie-t-il. La politique, je ne veux pas en faire une carrière, bien que je ne le reproche pas à ceux qui le font. J’admire les François Gendron de ce monde, mais de mon côté, je voulais faire deux mandats. C’est ce que ça prend pour faire une différence», mentionne M. Saganash.

Élu une première fois en mai 2011, le porte-couleurs du NPD a résisté à la vague libérale de Justin Trudeau pour être réélu, le 19 octobre dernier. Il n’entend toutefois pas se porter candidat une troisième fois lors des prochaines élections fédérales, prévues en 2019.

«Avant même que je me présente la première fois, j’avais dit à Jack Layton (le regretté chef du NPD) ne pas avoir l’intention de faire de la politique pour une très longue période. C’est prenant comme tâche, mais il n’y a pas d’irritants, soutient l’avocat de formation. J’aime beaucoup mon rôle. Au-delà des grands dossiers, c’est très gratifiant d’aider des gens ordinaires au quotidien.»

Livrer le plus possible

Romeo Saganash n’a pas l’intention de ‘’prendre ça mollo’’ et de passer son dernier mandat les pieds sur le pouf. «Il y a beaucoup à faire dans ma circonscription et mon focus est de livrer le plus possible. J’ai quatre ans devant moi pour le faire et je vais travailler fort jusqu’au bout», affirme-t-il.

M. Saganash souhaite tirer profit de l’actuelle lune de miel avec le nouveau gouvernement fédéral à Ottawa. «Après avoir dû composer avec un gouvernement conservateur complètement bouché, il semble y avoir une volonté de collaboration de la part des libéraux, à tout le moins pour la première année, et je veux en profiter pour aller chercher des choses pour l’industrie forestière, l’industrie minière, les PME, les jeunes, les aînés et les autochtones de mon comté, raconte-t-il.

«Le premier ministre Trudeau dit les bonnes choses de la bonne manière, et sans vouloir douter de sa sincérité, j’ai le devoir de le tester au maximum», souligne le porte-parole du NPD pour les affaires intergouvernementales autochtones et pour l’Agence canadienne de développement économique du Nord.

Pas assez vite

Au cours de son dernier mandat, Romeo Saganash entend continuer à travailler sur des dossiers tels l’itinérance, Nutrition-Nord et la Déclaration des Droits des peuples autochtones. Il aimerait aussi qu’Ottawa instaure au plus vite la commission d’enquête publique nationale sur les femmes autochtones assassinées ou disparues.

Mais ça risque d’être plus long qu’il ne le souhaite. «Personne ne sait quand ça va commencer. La ministre Bennett dit que ça prendra le temps que ça prendra, ce qui m’inquiète beaucoup, mentionne-t-il. J’ai peur qu’on perde trop de temps avec des consultations. Depuis le temps qu’on en parle, tout le monde sait ce que les gens veulent. Et tout est déjà en place.»

«En quoi c’est compatible?»

Romeo Saganash doit bientôt rencontrer la nouvelle ministre fédérale des Affaires autochtones, Carolyn Bennett. Il va justement aborder les sujets de Nutrition-Nord, des femmes disparues et des nombreuses causes qui opposent le gouvernement fédéral aux autochtones devant les tribunaux. «Ottawa dépense 500 millions $ par année pour se battre contre les autochtones en cour. En quoi c’est compatible (avec de bonnes relations)? C’est ce que je vais demander à Mme Bennett», a signalé M. Saganash.

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