Un nouveau consortium pour la Grande Alliance

Expert en ingénierie des structures et des ouvrages d’arts, le directeur du nouveau Consortium Vision Eeyou Istchee, Alessandro Cirella, travaille depuis plusieurs années avec les communautés d'Eeyou Istchee. (Courtoisie Stantec)

La Société de développement crie a choisi un nouveau consortium formé de Stantec, Systra Canada et Desfor pour réaliser l’étude de faisabilité du programme d’infrastructures de la phase 1 de la Grande Alliance.

Le Consortium Vision Eeyou Istchee sera dirigé par Alessandro Cirella de Stantec, dont le bureau est établi à Val-d’Or.

Le Consortium aura jusqu’au 31 mars 2022 pour livrer un rapport final sur la faisabilité de la mise à niveau des routes d’accès de Waskaganish, Eastmain, Wemindji et Némaska aux axes routiers principaux, la création d’une nouvelle voie ferrée reliant Matagami au km 257 de la route Billy-Diamond, la remise en service de la voie ferrée Lebel-sur-Quévillon-Chapais et la création d’aires de transbordement le long de ces voies ferrées.
À ces évaluations techniques et financières s’associent des consultations qui auront lieu dans les communautés précitées ainsi que dans les principales municipalités du Nord-du-Québec.

Mise en commun d’expertises

Les membres du consortium se sont alliés pour mettre en commun leurs expertises respectives. « Systra Canada est spécialisé dans les rails, précise Alessandro Cirella, Desfor dans les ressources naturelles et Stantec en environnement et en transports. »
À noter que Desfor possède également un historique de collaboration avec les Premières Nations; la compagnie a, entre autres, travaillé à des frayères sur la Eastmain et sur la dérivation de la Rupert. Quant à Stantec, qui est aussi une firme d’architecture, elle a œuvré dans la plupart des communautés d’Eeyou à l’érection d’arénas, de cliniques, de piscines et de développements résidentiels.

La firme KPMG jouera également un rôle dans l’étude. « C’est un sous-traitant pour les études de risques », précise M. Cirella.

Espace physique et emplois

Le directeur du consortium considère qu’il est prématuré de savoir si celui-ci bénéficiera d’un espace physique spécifique dans le Nord-du-Québec ou simplement d’un bureau virtuel.
Le nombre total d’employés du consortium est confidentiel. « Mais dans l’appel d’offres, révèle M. Cirella, il devait y avoir 24 professionnels qu’on devait qualifier, alors c’est un minimum. »
Des experts en sciences sociales, en patrimoine, en environnement, en ferroviaire, en génie routier, en ponts, en économie des transports et en financement d‘infrastructures seront mis à contribution. Les sites patrimoniaux et d’activités culturelles devront être identifiés.
« La Société de développement crie (SDC) jouera un rôle important dans le projet, observe M. Cirella. La SDC prévoit embaucher des individus sur le terrain pour suivre le projet. »
Il s’agit, entre autres, d’agents d’information communautaires, établis dans chacune des neuf communautés cries. Le consortium a aussi le mandat d’engager des gens du Nord-du-Québec.

Une vision façonnée par la communauté

Pour le président de la SDC, Davey Bobbish, l’étude de faisabilité est novatrice puisqu’elle « consulte d’abord les communautés cries et les utilisateurs du territoire en vue de la planification des projets d’infrastructures, selon une approche visant un équilibre réel entre les activités traditionnelles et le développement. »

« Le Consortium Vision Eeyou Istchee, poursuit-il, saisit parfaitement l’importance d’une vision façonnée par les membres de la communauté crie et les utilisateurs des terres. Nous entrevoyons avec enthousiasme notre collaboration avec ce nouveau partenaire pour imaginer un avenir meilleur pour Eeyou Istchee. »

Le retour du train à Chapais

Le maire de Chapais, Steve Gamache, anticipe avec enthousiasme l’éventuel rétablissement des 160 kilomètres de rail séparant sa ville de Lebel-sur-Quévillon.
« C’est une excellente nouvelle, dit-il. […] Avec l’engouement pour les minéraux critiques et stratégiques, ça va créer des retombées économiques. »

Le maire rappelle que les gisements de cuivre ont donné naissance à Chapais et que le démantèlement de la voie ferrée, dans les années 90, suite à la fermeture de la mine de Chapais et à l’essoufflement des mines de Chibougamau, ont rendu ces gisements moins profitables, en rallongeant les distances de transport.

M. Gamache rappelle que QcRail s’intéresse également à la réhabilitation du tronçon entre Chapais et Lebel. Éventuellement, spécule-t-il, Chapais pourrait être relié à Port Saguenay, à Baie-Comeau et à la baie d’Hudson.

Cette vision de développement sur 15 ou 20 ans plait au maire de Chapais qui considère que la voie ferrée sera aussi bénéfique en termes de développement durable. « Ça pourra retirer beaucoup des véhicules routiers lourds de la route », assure-t-il.

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