Un second souffle pour Valcanton?

Présentation de la carothèque d'Amex Exploration en décembre 2019.

Les élus de Valcanton espèrent bien tirer profit d’un prometteur projet de mine d’or situé dans le canton Perron.
Située, près de la frontière ontarienne et de Valcanton, la propriété aurifère Perron appartient à 100 % à Amex Exploration, qui a reçu en février un spectaculaire placement privé de 49,6 M$. Un projet minier qui semble remarquable donc, et qui a le pouvoir de transformer l’économie de la région même si ce n’est pas Amex qui l’exploiterait.

La présidente de Valcanton, Claudine Desgagnés, souhaite ardemment que sa localité bénéficie de cette manne annoncée. Pour l’instant, il semble que ce soit surtout Normétal, où Amex a établi ses quartiers généraux locaux, qui en tire profit. La présidente affirme que le restaurant a rouvert et que plusieurs Normétaliens prennent des initiatives pour éventuellement avoir leur part.

Le chef des opérations d’Amex Exploration, Pierre Carrier, ne confirme aucun investissement à Normétal, sinon la transformation de l’ancien club de curling en carothèque. La firme montréalaise n’engage pas directement de travailleurs mais sous-traite pour le forage, la géologie et la construction de routes.

Plaidoyer

« Ils ont mis leurs choses à Normétal parce qu’ils avaient besoin de locaux, commente Mme Desgagnés. […] Mais ce n’est pas la mine de Normétal. »
Des relations se dessinent entre les deux parties; le chef de projet d’Amex, Daniel Turgeon, a rencontré les élus de Valcanton le 17 janvier dernier.

« Je lui ai dit : « Vous n’avez pas pensé à venir nous voir, tant qu’à dépenser autant d’argent pour la carothèque et tout ça? », relate Mme Desgagnés. Mais ils ne savaient pas à quoi s’attendre [de Valcanton]. »
Elle concède que la localité a très peu de logements et de terres disponibles.

Sur le radar d’Amex

Le cri du cœur de la présidente semble avoir reçu un appel favorable.
« On est en train de voir les services disponibles dans la région, avec qui on pourrait faire affaire, révèle Daniel Turgeon. On revoit notre liste de fournisseurs pour 2022. On a établi un canal de communications avec Valcanton. C’est sûr qu’on va les rencontrer sur une base un peu plus régulière que dans le passé […] et les impliquer un peu plus. »
« On veut travailler avec tout le monde de l’Abitibi », assure le chef des opérations d’Amex Exploration, Pierre Carrier.
Conseillère municipale et ex-présidente de Valcanton, Cécile Philippon voit d’un œil favorable l’exploitation de la propriété Perron. « Ça va être plus gros que Malartic, croit-elle. On va suivre le dossier de très près. On doit manifester de l’intérêt. Il faut se développer un peu. »
Mme Philippon rapporte qu’on a proposé aux élus de rencontrer les investisseurs d’Amex Exploration. « On s’implique de plus en plus. »

Un placement immense

Le placement privé chez Amex Exploration a été effectué par l’entremise d’un syndicat de preneurs fermes mené par PI Financial Corp. et comprenant Haywood Securities, Canaccord Genuity, Valeurs mobilières Banque Laurentienne et iA Private Wealth. L’annonce a été faite le 17 février.
« Ce sont des fonds institutionnels qui montrent que quelqu’un croit au projet, commente Pierre Carrier. Ça montre notre beau potentiel de croissance. De manière générale, les placements sont de 1 M$, 2 M$. Un montant de 49,6 M$, c’est exceptionnel. »

De hautes teneurs aurifères

La propriété aurifère Perron, d’une superficie totale de 4 560 hectares, a été explorée pour les métaux de base par Falconbridge Limited entre 1994 à 1996.

Amex, établie à Montréal, a trouvé de hautes teneurs aurifères dans différents secteurs de sa propriété. Dans la zone High Grade, les teneurs varient entre 5,65 grammes par tonne et 123,53 grammes par tonne. La propriété comprend aussi du cuivre. Dix foreuses sont actuellement au travail sur place.
« Ça prend un calcul des ressources minières, souligne M. Carrier, précisant que celui-ci devrait être effectué d’ici à la fin de 2022. Nous sommes dans la phase d’exploration. On définit s’il y a une mine. Cet argent [le placement privé] s’en va dans le forage. »

Elle n’a pas l’intention, à l’heure actuelle, d’exploiter elle-même la mine.
« Nous, on fait de l’exploration, précise le chef des opérations. On valorise la propriété. Ultimement, quelqu’un reprendra le projet. »

Selon les élus de Valcanton, la mine pourrait être exploitée d’ici quatre à dix ans, mais le chef de projet, Daniel Turgeon, se refuse à risquer un agenda.
Amex Exploration possède trois autres propriétés dont deux, aurifères, qui sont situées l’une près de Lebel-sur-Quévillon et l’autre près de la rivière Eastmain, dans Eeyou Istchee.

Des juridictions à préciser

Amex Exploration obtient tous ses permis de la direction du ministère des Forêts, de la Faune et des Parc à La Sarre.
Un certain flou semble régner sur les juridictions en cause.

« 75 % de la propriété est au nord du 49e parallèle », explique Daniel Turgeon, d’Amex.
On est sur des terres du gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James, mais on est du côté Abitibiwinni, [aussi connu sous le nom de Pikogan], donc on fait affaire avec eux pour les consultations. C’est notre interlocuteur principal. Le GREIBJ n’est pas impliqué dans le processus. »

Selon M. Turgeon, la Première Nation Abitibiwinni et les Cris sont actuellement dans un processus judiciaire pour déterminer la frontière entre territoire ancestral et terre conventionnée.
Le projet minier devait être abordé lors d’une rencontre de la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire (TGIRT) Valcanton Villebois le 24 février.

Présentation de la carothèque d’Amex Exploration en décembre 2019. (Gracieuseté Amex)
À Fort George, à l’époque des pensionnats indiens, se trouvaient des jardins et du bétail. Nihtaauchin documente le savoir agricole qui peut être récupéré de cette époque. (Denis Lord)

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