Une étude pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Jamésie

Au cours des dernières semaines, plusieurs personnes ont vu passer sur leur fil Facebook une demande faite aux résidents de la Jamésie pour participer à une étude sur « Comment s’alimenter en temps de pandémie ». Cette étude qui est très sérieuse « vise à mieux comprendre la situation de l’alimentation en temps de pandémie en Jamésie selon les acteurs économiques, sociaux, communautaires et de résidents. » »

En fait, cette étude dont la prise de données s’est terminée la semaine dernière est la deuxième étape d’une première étude qui visait à documenter la situation de la sécurité et de l’insécurité alimentaire des résidents sur le territoire de la Jamésie. Cette étude est menée par France Desjardins, DMP, et Pierre-André Tremblay, Ph.D. en anthropologie, du Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Selon le rapport final de recherche déposé en décembre 2020, la demande de cette étude remonte à 2019. C’est le Réseau jamésien de développement social et le Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James qui ont émis le besoin de faire un état de situation de la sécurité alimentaire sur leur territoire. Ils souhaitaient identifier des pistes d’action pour améliorer la sécurité alimentaire de la population et aider les acteurs locaux, comme les organismes communautaires, à lutter contre l’insécurité alimentaire.

Ce qu’on voulait savoir, selon madame Desjardins, c’est de quelle façon les gens en Jamésie s’alimentent. C’est sûr que les Jamésiens sont capables de manger 3 fois par jour, mais qu’elles sont les particularités reliées à la région? « Il y a un système alimentaire qui est présent, ça, on le sait, mais il y a des particularités liées à la région, à son territoire qui est très vaste. » Ce qui intéresse les chercheurs, c’est comment le système alimentaire qui est composé d’acteurs dans la production, la distribution et les citoyens, fonctionne et comment on s’organise pour que tout le monde puisse s’alimenter.

Acteurs économiques

Dans une portion de l’étude, on note les difficultés que rencontrent les acteurs économiques qui sont présents dans le domaine. Ils ne peuvent bénéficier des acteurs intermédiaires comme les appelle Mme Desjardins. « Par exemple, l’accès à un agronome est plus difficile pour l’agriculteur, la présence rapide de vétérinaire pour une producteur de gros bétail dans le secteur de Villebois est plus complexe. Si un tracteur brise, le mécanicien est rarement sur place et la pièce n’est pas immédiatement disponible. Ce n’est rien pour faciliter leur travail. » Malgré ses difficultés, les chercheurs ont noté des projets qui ont émergé comme des serres, des jardins communautaires. Les gens sont très débrouillards.

Population inventive

Malgré les difficultés rencontrées, qu’elles soient géographique, économique, culturelle, etc., les gens ont une panoplie de stratégies alimentaires pour maximiser leur budget dédié à l’alimentation. L’étude en dénombre huit au total, que ce soit de s’approvisionner dans l’épicerie de sa ville ou son village ou de faire ses achats dans des magasins à grande surface à l’extérieur. Pour les amateurs de plein air, il y a la chasse, la pêche, la cueillette en forêt et même les petits jardins sans oublier les cuisines communautaires ou de groupes. Les gens font également preuve de beaucoup de planification, soit en congelant ou en faisant des cannages.

La conclusion de la première phase de l’étude est d’ailleurs disponible au grir@uqac.ca.

Prochaine phase

La seconde phase, qui est au niveau de la compilation des données recueillies depuis le début du printemps, se veut une interrogation sur les nouvelles difficultés auxquelles font face les Jamésiens toujours dans le domaine de la sécurité alimentaire sur le territoire mais, cette fois-ci, en temps de pandémie. Comme la prise d’information de la première phase a été réalisée durant le début de la pandémie, déjà l’équipe de recherche a eu la puce à l’oreille.

Il sera intéressant de voir comment les gens ont réussi à subvenir à leurs besoins, à appliquer leurs stratégies alimentaires malgré les contraintes imposées par la pandémie. « Le fait qu’il était plus difficile d’aller à l’épicerie, les déplacements entres les régions qui étaient interdites…, les livraisons devenaient limitées. Sans oublier les pertes de revenu qui ont peut-être affecté les stratégies de certains. » Des présentations seront faites auprès des intervenants intéressés vers le mois de février ou mars de l’an prochain.

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