Une université pour et par les Premières Nations

Lors de la signature de l’Entente avec l’Université Laval.

Le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) et l’Université Laval ont signé une entente au mois de décembre dernier qui vise à développer un pôle universitaire autochtone, une première au Québec. L’initiative se veut une approche holistique de l’éducation identifiée par la volonté des communautés membres du CEPN, pour assurer un continuum d’apprentissage tout au long de la vie, qui s’inspirera des valeurs, des cultures et des langues des premiers peuples.

Cette annonce est la suite d’un cheminement qui a été entrepris dans le début des années 1985 quand plusieurs communautés autochtones ont voulu prendre en charge leur éducation par et pour eux, mentionne Denis Gros-Louis, directeur général du Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN). C’est une suite logique du plan stratégique des 22 communautés du CEPN en matière d’éducation.
Comme toute chose doit commencer par le début, le CEPN a été créé pour la prise en charge des niveaux primaires et secondaires. « Le moment est maintenant venu de créer notre propre université. C’est le moment de franchir une nouvelle étape », estime monsieur Gros-Louis.

Ce pôle, ou cette nouvelle université, aura une gouvernance majoritairement autochtone et se donnera notamment pour objectifs de répondre aux besoins en formation et en recherche des premiers peuples, de reconnaitre leurs savoirs et leurs connaissances à travers les contenus de formation, ainsi que d’établir un modèle d’enseignement universitaire propre aux Premières Nations. Également désignée Maison des savoirs, l’initiative se veut une approche holistique de l’éducation identifiée par la volonté des communautés membres du CEPN, pour assurer un continuum d’apprentissage tout au long de la vie, qui s’inspirera des valeurs, des cultures et des langues des premiers peuples.

Le plan

Dans les prochains mois, un plan d’affaires qui reflète la vision d’études universitaires durables, par et pour les Premières Nations, sera rédigé et devra être approuvé par les leaders autochtones, ainsi que par le ministère de l’Enseignement supérieur. Les premières démarches sont entreprises avec l’Université Laval de Québec, mais le but est d’étendre le modèle à tout le milieu universitaire du Québec, mentionne monsieur Gros-Louis. « La réalité de nos futurs diplômés, c’est qu’ils ont une famille et le fait de prioriser celle-ci augmente considérablement le taux de réussite, que ce soit par la proximité du lieu d’enseignement ou avec l’aide que nous pouvons leur apporter », fait-il ressortir. Avec une population relativement jeune, les différentes communautés des Premières Nations pourront à court terme envoyer beaucoup de jeunes sur les bancs universitaires.

Le travail est déjà amorcé et une première université est envisagée pour 2026-2027. M. Gros-Louis nous mentionne que le milieu universitaire aimerait voir arriver la première maison d’enseignement le plus rapidement possible. « Je perçois beaucoup de solidarité, beaucoup d’appui et d’enthousiasme du milieu universitaire. C’est très encourageant. »

Défis

Il y a un désir aussi de créer une main-d’œuvre qualifiée et spécialisée qui va comprendre la dynamique et la réalité des Premières Nations. « Seulement en éducation, il y a près de 600 postes à pourvoir. Nous manquons de jeunes diplômés universitaires pour combler les manques que ce soit en éducation, en santé ou dans les services sociaux. Nos jeunes iront étudier avec la certitude d’avoir un emploi à la fin de leurs études », souligne-t-il.

Tous les astres sont alignés pour créer ce pôle universitaire, mais il y a quand même de grands défis à relever selon le directeur général du CPEN, comme le fait qu’il faudra davantage de professeurs, mais aussi d’étudiants. « Notre mandat dans tout cela, c’est de multiplier les diplômés aux niveaux secondaire, postsecondaire, collégiale et universitaire », précise-t-il. Des diplômés qui pourront par la suite combler les postes disponibles dans les différentes communautés du Québec.

Avec cette perspective, les jeunes des Premières Nations ont un avenir dans les communautés tout en respectant et en gardant leur culture. Le futur s’annonce extrêmement positif, conclut M. Gros-Louis.

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