Une usine de démonstration pour perfectionner les procédés

L'usine pourra être modulée selon les besoins.

Le secteur minier est important pour le développement et l’économie du Nord-du-Québec (NDQ) et les sociétés minières qui se penchent sur les métaux critiques et stratégiques font face à des défis importants quant au développement de leurs procédés métallurgiques avancés. Le projet d’usine de démonstration qui est pressenti par Agora 49 devrait leur permettre de faciliter leur venue dans la région en permettant de tester leurs procédés avant la phase finale de production.

Céline Collin, directrice générale du Consortium Agora 49, mentionne que l’idée de l’usine de démonstration vient de nombreuses discussions au sujet des innovations technologiques que doivent développer les minières pour arriver à extraire ou raffiner leur produit pour ensuite le mettre sur le marché. Quand une entreprise veut développer une innovation technologique en référence avec le secteur minier, elle commence par faire des tests en laboratoire afin de développer la solution ou la méthode pour extraire de la roche le produit désiré nous expliquait Mme Collin. Mais, par la suite, l’entreprise doit passer à d’autres étapes : il y a le minipilote, puis le pilote. Plus on avance dans les tests et plus on va augmenter la quantité de minerai qui sera traitée tout en améliorant le procédé pour le rendre plus performant.

Étape manquante

Cependant dans un processus normal de développement d’un nouveau procédé, il y a une autre étape qu’on appelle l’usine de démonstration qui, pour l’instant, est inexistante au Québec, voire même au Canada. Fait encore plus important, ce type d’usine peut être utilisé pour le monde minier, mais aussi dans le monde forestier pour tester de nouveaux procédés d’extraction de fibres par exemple.
Avant de construire des méga-usines qui serviront à la commercialisation, l’usine de démonstration sera utilisée pour tester le procédé final. « En rendant accessible une infrastructure pour que les sociétés minières puissent tester leurs procédés à grande échelle, soit 24 h par jour, 7 jours par semaine pendant une grande période – des semaines ou des mois s’il le faut -, ça va permettre d’ajuster leurs procédés et leur produit fini au cout recherché. » Un des gros avantages, c’est qu’en testant de cette façon, on arrive au produit final avec un procédé qui n’a qu’à être implanté dans une usine commerciale avec la qualité de produire à pleine capacité dès le début, avec du personnel qui est déjà formé et qualifié, ce qui représente des économies importantes de démarrage.

Déjà Agora 49 a capté l’attention d’entreprises qui sont intéressées à faire partie de l’aventure et à utiliser l’usine à venir. « Déjà, il y a des clients qui se sont manifestés et qui sont très intéressés à utiliser l’usine. Ce qui est très encourageant, c’est qu’ils proviennent autant du monde minier que de l’industrie forestière », affirme Mme Collin.

Zone d’innovation

Le projet de l’usine de démonstration ne sera qu’un des éléments de la zone d’innovation que veulent créer Agora 49 et la Ville de Chibougamau en partenariat avec l’Université de Sherbrooke qui est de l’aventure depuis les tout premiers débuts. La Ville veut y installer son futur pavillon multifonctionnel. Gervais Soucy, professeur et directeur du département de génie chimique et de génie biotechnologique mais aussi directeur scientifique d’Agora 49, souligne que cet élément créera une certaine animation scientifique ici dans le Nord-du-Québec. « Le projet de pavillon multifonctionnel de la Ville aidera aussi à faire de l’animation et à recevoir des chercheurs, des nouvelles compagnies, des équipementiers qui graviteront autour de l’usine. Nous voulons favoriser l’innovation en milieu nordique. » M. Soucy nous mentionnait également qu’il y a d’autres projets qui sont en pourparlers qui vont stimuler le développement économique de la région.

Pour ne pas perdre de temps, déjà des projets de recherches sont en cours avec certains partenaires. « Du côté de Lebel-sur-Quévillon, par exemple, l’Université travaille déjà avec Chantiers Chibougamau et Nordic Kraft dans certains secteurs de l’usine. Il y des projets qui demandent moins d’infrastructures, mais plutôt des ressources humaines, que nous pouvons démarrer maintenant ou dans les prochains mois en attendant les installations de l’usine », affirme M. Soucy.

Il est difficile de mettre un échéancier au projet qui est quand même bien avancé, mais le plus tôt sera le mieux selon Mme Collin. « Le projet est débuté depuis 2015 et on espère que la finalisation sera moins longue », lance-t-elle. Mais le souhait de toute l’équipe d’Agora 49 est de réaliser cette zone d’innovation et l’usine le plus rapidement possible parce que la région doit se positionner rapidement dans le créneau des métaux critiques et stratégiques.

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