Vision stratégique des mines: les gestes devront suivre les paroles

La nouvelle Vision stratégique du développement minier au Québec a été plutôt bien accueillie par l’industrie minière. Cette dernière prévient cependant le gouvernement qu’il faudra que ces engagements se traduisent rapidement par des gestes concrets.

De mesures à engagements

Parmi les mesures qui accompagnent ce document, l’Association minière du Québec (AMQ) a salué la volonté du gouvernement d’accélérer le traitement des autorisations requises pour démarrer un projet minier. Ces délais souvent très longs représentent en effet d’un des principaux irritants du monde minier.

«Bien que plusieurs des mesures proposées étaient déjà connues, le fait qu’elles soient officiellement consignées dans ce document leur confère le statut d’engagements. Il faut maintenant que ceux-ci se traduisent en actions», a fait valoir la PDG de l’AMQ, Josée Méthot.

Selon l’AMQ, il importe en effet que le gouvernement aide l’industrie minière à se préparer à la reprise. «S’il devient trop difficile de faire des affaires au Québec, les investisseurs iront ailleurs, a fait remarquer Mme Méthot. La baisse des activités minières est bien réelle ici et il importe que les actions qui découleront de la vision renversent la tendance.»

Du bon et de l’inquiétant

La précédente stratégie minérale, présentée en juin 2009 par le gouvernement Charest, avait résulté en une multitude d’incertitudes qui avaient grandement nui à l’image du Québec auprès des investisseurs. Parmi celles-ci figurent notamment quatre tentatives de projets de loi visant à modifier la Loi sur les mines, trois modifications au système des redevances, une réglementation lourde et complexe ainsi que des délais qui ne cessaient de s’allonger.

L’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) s’est donc réjouie de l’attention portée par le gouvernement à mettre en place des mesures précises et pertinentes au soutien de l’exploration.

«Nous demeurons cependant très préoccupés par les mécanismes visant la soustraction de nouveaux territoires à l’exploration minière, a signalé la directrice générale de l’AEMQ, Valérie Fillion. Le gouvernement du Québec se doit d’aborder le développement de nos ressources minérales dans une perspective de cohabitation des usages et non dans la soustraction du potentiel minier.»

De simples porteurs d’eau?

Sans rejeter complètement la nouvelle Vision stratégique, le Regroupement vigilance mines de l’Abitibi-Témiscamingue (Revimat) a déploré son manque de mesures destinées à protéger les citoyens.

«On n’y retrouve aucune nouvelle norme pour l’exploitation de mines à ciel ouvert dans des zones sensibles ou habitées, ni aucun protocole de dédommagement, de compensation ou d’acquisition des propriétés des citoyens lésés. Le gouvernement omet également de mettre fin à l’autorégulation environnementale par l’industrie», a dénoncé le porte-parole du Revimat, Marc Nantel.

L’organisme s’étonne aussi de la priorité accordée par le gouvernement à aider financièrement les entreprises axées sur la première transformation. «Quand on sait que les retombées économiques les plus importantes se trouvent dans la deuxième et la troisième transformation, on constate que nous ne sommes que des porteurs d’eau dans cette façon de concevoir le développement minier», a illustré M. Nantel.

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