Vote contre Mulcair: Saganash plus attristé qu’étonné

Plus déçu que surpris. Voilà ce qui résumait les sentiments de Romeo Saganash à la suite du vote de non confiance des délégués du NPD envers leur chef Thomas Mulcair au récent congrès national d’Edmonton.

:«Après avoir croisé environ 150 délégués dès mon arrivée au congrès, j’avais bien l’impression que le vote serait autour de 50/50, a mentionné le député fédéral d’Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou.

«Comme j’appuyais M. Mulcair, ce n’est pas le résultat que j’espérais. Chose certaine, on a pu constater que notre parti porte très bien son nom avec le terme démocratique dedans, a-t-il signalé. Je savais que la politique pouvait être cruelle, mais pas à ce point-là. Je suis attristé de ce résultat, mais ravi que M. Mulcair ait accepté de rester en poste (jusqu’à l’élection de son successeur), ce qui va assurer la continuité et la stabilité dans le parti.»

M. Saganash reconnaît qu’il faut accepter la décision des délégués du NPD qui, dans la foulée de la cuisante défaite du parti aux élections générales du 19 octobre dernier, ont voté pour un changement de chef dans une proportion de 52%.

«Dans un sens, c’est une bonne chose que ce soit aussi clair. Car si le vote avait été de 69 ou 71% en faveur de M. Mulcair, par exemple, il y aurait eu beaucoup de questionnement, a-t-il fait remarquer. Les délégués désirent du changement et du renouveau; on doit donc accepter la démocratie telle qu’exprimée, ce que M. Mulcair a d’ailleurs fait avec grande dignité», a souligné le député.

Avancer dans l’unité

Pour ceux qui se posent la question, Romeo Saganash n’a aucunement l’intention de se porter candidat à la chefferie du NPD (ce qu’il avait fait en 2011 pour ensuite se retirer), rappelant qu’il en est à son dernier mandat en politique.

Maintenant, comment composer dans un contexte de parti divisé? Quel genre d’ambiance de travail retrouve-t-on au sein du caucus néodémocrate, avec les pro-Mulcair d’un côté et les anti-Mulcair de l’autre? «À la suite de notre premier caucus (après le vote des délégués), M. Mulcair est toujours le leader, a affirmé M. Saganash.

«Nous avons eu une longue discussion dans ce caucus (qui a duré quatre heures), où les 44 députés se sont tous exprimés sans limite de temps afin que l’on puisse avancer dans l’unité. Le caucus a accepté que M. Mulcair demeure en fonction. C’est l’un des meilleurs parlementaires qu’on ait connus. D’ailleurs Brian Mulroney a déjà dit que c’est le meilleur chef de l’opposition de l’histoire du Canada», a-t-il relaté.

Déclaration des Nations Unies: 23 ans de travail

Romeo Saganash assure que malgré le contexte actuel au sein du NPD, sa motivation n’a pas baissé d’un cran, d’autant plus qu’il pourrait voir accomplir prochainement l’une de ses grandes ambitions, soit l’adhésion du Canada à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

«Avec tous les défis à relever dans ma circonscription et le dépôt (la semaine prochaine) du projet de loi sur la Déclaration des Nation Unies, j’ai beaucoup de travail devant moi. Cette adhésion me permettrait de boucler la boucle après un travail de longue haleine de 23 ans», a-t-il signifié.

Combien de millions en batailles juridiques?

Invité à réagir sur le statut d’Indiens nouvellement accordé aux Métis par la Cour suprême, Romeo Saganash a signalé que cette cause aura duré 17 ans. «Ça nous montre comment les choses fonctionnent dans ce pays…, a-t-il lâché.

«J’estime que le gouvernement fédéral dépense 500 millions $ par année à se battre contre les autochtones devant les tribunaux. Malgré mes nombreuses démarches, je n’ai jamais pu obtenir le chiffre exact, mais ça devrait changer car le Vérificateur général vient tout juste de me confirmer qu’il allait examiner le dossier», a indiqué M. Saganash.

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