Womansplaining Show | Débusquer les préjugés

Les humoristes Anne-Sarah Charbonneau et Noémie Leduc, ainsi que leurs invitées, seront à Chibougamau le 16 décembre.

Le cabaret d’humour féministe Womansplaining Show sera présenté à La Porte-du-Nord le 16 décembre prochain.

Ce spectacle, qui roule depuis déjà 18 mois, est animé par Noémie Leduc et Anne-Sarah Charbonneau, qui font leurs propres monologues en plus de présenter ceux de leurs invitées : Liliane Blanco-Binette, Emna Achour et Marie-Hélène Racine-Lacroix.

Le Womansplaining (mecsplication), c’est cette tendance masculine à expliquer à des femmes des choses de manière condescendante parce qu’elles sont des femmes, justement. « Mon frère et mon père m’expliquent c’est quoi le métier d’humoriste, alors que je baigne dans ce milieu », donne Noémie Leduc comme exemple.

Merci aux hommes!

Le désopilant slogan du duo est Détruire le patriarcat une blague à la fois. « On remercie les hommes sans qui rien de tout ça ne serait possible », rigole Noémie. N’empêche, la gent masculine est la bienvenue au cabaret. « Le spectacle s’adresse à tout le monde. Ça s’adresse à tous les hommes, assure Anne-Sarah Charbonneau. On parle de notre vécu personnel. Ça se veut rassembleur. Il n’y a aucune haine. Des hommes sont venus nous voir et nous ont dit comment ils aimaient ce genre de show. » « Nos pères viennent voir le show; ils ne se sentent pas attaqués, corrobore sa collègue. Des fois ils apprennent des choses et nous posent des questions. Nous sommes des féministes radicales, mais pas dans l’agressivité. On ne veut pas créer plus d’oppression, C’est pour rendre l’humour féministe accessible. »

Genèse

Leduc et Charbonneau sont toutes deux diplômées de l’École nationale de l’humour, mais à une année d’intervalle. Les humoristes ne s’étaient qu’un peu croisées jusqu’à ce que débute le Womansplaining Show.

Durant la pandémie, Noémie Leduc affirme s’être « radicalisée en tant que féministe » et avoir ressenti le besoin de repenser sa manière de faire de l’humour. À la recherche de l’acolyte idéal, elle a repensé à Anne-Sarah, « la grano qui fait ses propres chandelles ».
Quant à Anne-Sarah, elle déplore le nombre ridiculement faible de femmes dans sa cohorte à l’École de l’humour et dans les spectacles, les micros ouverts. « Ce spectacle, souligne-t-elle, permet de rassembler les femmes et les personnes de diversité sexuelle et de genre de notre milieu. Parce qu’on ne se voit jamais. Et j’espère donner le gout à d’autres femmes de faire du stand-up. »

Vers un milieu sécuritaire

Le cabaret origine d’un sentiment d’oppression vécu précédemment dans le milieu de l’humour, majoritairement masculin. « Ce sont des environnements […] construits pour que les hommes y trouvent leur compte, analyse Noémie Leduc. […] On ne s’y sentait pas à notre place. On a voulu créer un espace sécuritaire où les personnes qui ne s’identifient pas comme des hommes puissent se sentir bien. »
« Ça fait du bien, avoue sa collègue. Des fois, je ne trouvais pas ça drôle le type d’humour qui va dans l’homophobie, le racisme ou le sexisme. »

Le Womansplaining Show a surtout roulé à Montréal jusqu’à maintenant, mais poursuit depuis peu sa tournée en région, au moins jusqu’à la mi-mars 2023.

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